Hier (jeudi) en fin de journée, un des derniers espoirs auxquels s’accrochait la famille s’est évanoui lorsqu’un juge de la Cour fédérale a rejeté la requête pour vice de forme, contestant les récentes conclusions du second examen des risques avant renvoi (ERAR).
À quelque 36 heures de son expulsion, la famille Alvarez Rivera n’avait plus d’autre choix que s’en remettre au ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney, la seule personne ayant l’autorité de stopper la procédure de déportation.
L’avocat de la famille n’a pas réussi à convaincre le juge d’invalider la décision rendue, la semaine dernière, par la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada.
Il estimait que l’agent de l’immigration au dossier a erré lorsqu’il a rejeté la seconde requête d’examen des risques avant renvoi (ERAR).
Selon l’avocat, l’agent n’aurait pas considéré comme nouvel élément au dossier le dépôt d’un document authentifié par la police salvadorienne, confirmant la véracité du témoignage des Alvarez Rivera, selon lequel la vie des membres de la famille est menacée par le gang violent Mara 18.
Ces faits, exposés il y a plus de deux ans devant le tribunal de la Section de protection des réfugiés (SPR) et appuyés par des documents photocopiés, avaient été jugés non crédibles par la présidente de l’audience, Renée Bourque. Dans une décision rendue le 17 août 2011, la demande d’asile avait été rejetée.
Pour obtenir le document officiel des autorités salvadoriennes, la famille a dû renoncer tout récemment au programme de protection des victimes et témoins assuré par la police, ce qui ajoute au danger qui guette le couple et ses trois filles au Salvador.
D’autant qu’un quotidien à grand tirage du pays d’origine des Alvarez Rivera a publié au cours des derniers jours un reportage sur l’histoire de cette famille, dont l’expulsion du Canada était fixée au 28 septembre.
«On croit à un pays qui protège les siens. C’est la vie de Rebecca, de Véronica et de leur famille qui est en jeu», a soutenu un membre du Comité SolAR, implorant le ministre Steven Blaney d’intervenir, lors d’une manifestation étudiante au Mont-de-La Salle, le jeudi 26 septembre en avant-midi.
À cette occasion, quelque 1700 étudiants de cette école, où étudient deux des trois filles du couple, envoyaient un message clair au ministre fédéral de la Sécurité publique.
Tous s’étaient réunis sur le terrain de football, derrière l’école, pour former les lettres SolAR, acronyme désignant le comité Solidarité Alvarez Rivera.
«Il est de votre devoir de protéger les Canadiens», a lancé du haut du 3e étage de l’établissement une porte-parole du comité étudiant, en interpellant le ministre à moins de 48 heures du renvoi de la famille vers son pays d’origine, le Salvador.
Quant à la députée néodémocrate Rosane Doré Lefebvre, qui tous les jours demeure en communication avec le bureau du ministre Blaney, elle estime «extrêmement solide» le dossier des Alvarez Rivera, ce qui lui fera croire en un heureux dénouement jusqu’à la tout fin, a-t-elle assuré.
Rappelons que depuis le printemps, la famille réclame à Ottawa de sursoir à l’avis d’expulsion, jusqu’à ce que l’examen de sa demande de résidence permanente pour considérations humanitaires ait été complété. En juin, la famille avait obtenu un sursis de trois mois.