Émilie Bibeau et Pierre-François Legendre incarnent un jeune couple, Terry et Robert, incapable de confier à leur famille respective leur «terrible» secret: l’achat d’une maison à Beaconsfield. Une décision qui les force à quitter Saint-Léonard, loin de leurs parents autant aimants qu’envahissants.
La vérité éclatera alors que tout le monde est rassemblé pour le repas hebdomadaire en famille. Un rendez-vous ponctué par une grand-mère (Béatrice Picard) s’exprimant sans inhibition, à travers les fanfaronnades et petits règlements de compte.
Sans caricature
«Les parents italiens sont possessifs, c’est difficile de couper le cordon, lance d’entrée Monique Duceppe. C’est plus un regard sur la famille que sur le monde en général, bien qu’on assiste à des clins d’oeil, telle la compétition entre la Petite-Italie, Saint-Léonard et Ville-Émard, à savoir qui a le plus de classe ou en sort le plus italien de tous. Steve (Gallucio) déconstruit plusieurs stéréotypes liés à sa communauté.»
On y assiste aussi à l’érosion lente de la culture italienne chez les nouvelles générations, qui parlent de moins en moins la langue de leurs ancêtres.
Quiconque possède des amis italiens sait que d’ordinaire, on ne quitte la maison des parents que pour se marier, après avoir accumulé de l’argent. Terry et Robert se sentent ainsi coupables de filer vers la banlieue, ayant chacun reçu une aide de 100 000 $ de leurs parents.
«Ce déménagement, c’est la fin du monde pour les familles, mais ces enfants étouffent dans ce carcan, confie Monique Duceppe. Or, on y retrouve tout ce qui fait la communauté italienne, arrivée en masse surtout autour de 1955, avec ce côté travaillant, tendre et drôle.»
Reconstitution fidèle
Sur scène, l’auteur a insisté pour que les pâtes soient préparées en direct et dans les règles de l’art. Il ne faudra pas s’étonner devant les raviolis, les spaghettis et la sauce basilic tomate servis dans un ordre bien précis.
«Ç’a été un défi de faire entrer les répliques dans cette chorégraphie culinaire, mentionne Monique Duceppe. La salle à manger et la cuisine sont des lieux importants pour les Italiens. C’est plaisant de faire vivre une équipe et d’amener un tel texte vers les gens par la tournée!»
Notons que Pauline Martin, Sylvie Potvin, Claude Prégent et Harry Standjofski complètent la distribution.
Les Tournées Jean-Duceppe présentent «Les Chroniques de Saint-Léonard», ce vendredi 24 avril, à 20h, à la Salle André-Mathieu (475, boulevard de l’Avenir). Information: 450 667-2040.