C’est sur le terrain du Collège, à l’ombre du Vieux Pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul, que le maire Marc Demers a déroulé aujourd’hui sa traditionnelle liste d’épicerie en marge de la présente campagne fédérale.
D’entrée de jeu, il a fait du Vieux-Pen un enjeu électoral important pour la ville-région, demandant aux principaux partis de s’engager à donner une seconde vie à cet ensemble patrimonial laissé à l’abandon depuis 30 ans.
Depuis plusieurs années, M. Demers réclame le développement d’un partenariat impliquant la Ville, la Société immobilière du Canada et le Service correctionnel du Canada afin d’y implanter un projet éducatif, culturel ou touristique.
L’objectif est de «revitaliser entièrement le site pour mettre en valeur la richesse de ce lieu patrimonial et dynamiser le noyau villageois de Saint-Vincent-de-Paul».
Appui de taille
Pour cette demande, le premier citoyen lavallois avait un appui de taille en Dinu Bumbaru, directeur des politiques à Héritage Montréal et grand défenseur du patrimoine bâti qui fait sienne cette demande.
«On veut que le prochain gouvernement et les prochains élus s’engagent à lancer un processus de concertation diligent et pas factice, crédible et inspiré», a-t-il dit tout en insistant sur l’importance de «remettre sur l’écran radar cet ensembles institutionnel patrimonial reconnu depuis 1990 comme un lieu historique national».
Également présent, le directeur général du Collège Laval, Michel Baillargeon, souhaite participer activement à la réhabilitation du Vieux-Pen.
«J’y verrais des infrastructures culturelles bien sûr, mais aussi sportives, avance-t-il en évoquant notamment la désuétude du Colisée de Laval tout juste à côté. On est déficitaire en arénas et il y a des besoins en terrain de soccer intérieur.» Tout le monde y gagnerait, ajoute le directeur de cette institution d’enseignement à vocation sportive. Les plateaux sportifs profiteraient le jour à nos élèves et les soirs et fins de semaine à l’ensemble de la communauté.»
Complexe aquatique
Pour rester dans le même registre, la Ville demande aux partis fédéraux de prendre l’engagement de contribuer à la hauteur de 20 M$ pour la construction du futur complexe aquatique, ce qui «représente la juste part du gouvernement fédéral pour ce type d’infrastructure entièrement destinée aux citoyens», fait-on valoir.
Fortement attendue par la population, ce projet d’infrastructure estimée à 60 M$ a dû être mis en veilleuse l’an dernier, soit peu de temps après qu’on ait coulées les fondations, en raison de soumissions excédant de près de 50 % les estimations quant au coût de construction.
Taxe sur l’essence
L’administration Demers appuie la demande formulée par la Fédération canadienne des municipalités (FCM) à l’effet de doubler la valeur du transfert annuel du Fonds fédéral de la taxe sur l’essence.
«Les gouvernements municipaux récoltent seulement 10 cents par dollar prélevé en taxes et impôts au pays, alors qu’ils sont responsables de près de 60 % des infrastructures qui soutiennent l’économie et la qualité de vie des citoyens», soutient la Ville.
Logement
Il est aussi réclamé le maintien des priorités et des niveaux de financement établis dans la Stratégie nationale du logement.
Il en va à la fois de la pérennité des logements abordables existants et de leur accessibilité aux ménages à faible revenu.
«À Laval, d’ici 2023, 65 % du parc immobilier global ne sera plus sous convention avec le gouvernement fédéral», indique la Ville.
Trois grandes îles
Les autorités municipales reviennent également à la charge avec le dossier des îles aux Vaches, Saint-Pierre et Saint-Joseph dont elle souhaite faire l’acquisition.
L’archipel Saint-François constitue un élément majeur du plan vert lavallois dont le double objectif est de conserver 14 % du territoire et d’augmenter à 25 % le couvert végétal sur l’île Jésus.
Changements climatiques
La Ville veut également que les chefs s’engagent à bonifier les programmes fédéraux en matière d’adaptation aux changements climatiques, nommément le plan Investir dans le Canada, phase 2 et le Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophe.
Évoquant les inondations répétées dans des zones de crue de récurrence 0-100 ans, le maire a cité une étude financée par l’Union des municipalités du Québec (UMQ) selon laquelle la mise en œuvre de mesures d’adaptation aux changements climatiques sur le territoire lavallois nécessiterait des investissements de 113 à 225 M$ dans les 5 années à venir.
Transport
La 7e et dernière demande concerne un engagement ferme à financer, en collaboration avec Québec, des mesures visant la mise en place d’un réseau de transport intégré dans la grande région de Laval et des Basses-Laurentides.
En clair, il s’agit de l’ajout d’un mode de transport lourd (métro ou prolongement du REM) dans le secteur densément peuplé de Chomedey, voies réservées sur l’axe du boulevard des Laurentides et de la Concorde / Notre-Dame; voies réservées en site propre sur les autoroutes 13, 15, 19 et 25 de même que sur certains tronçons des autoroutes 440 et 640; parachèvement de l’autoroute 19 jusqu’à la 640 et de l’autoroute 13 jusqu’à l’autoroute 50 avec des aménagements pour le transport collectif.
«Nos demandes reflètent les véritables préoccupations de la population lavalloise. J’espère vivement que les partis politiques présentement en campagne les entendent et y répondent favorablement», a terminé le maire Demers.