Parmi les 10 municipalités de plus de 100 000 habitants, Laval est la seule dont le taux de participation des électeurs a plongé sous la barre des 30 %.
Nonobstant les 311 562 Lavallois inscrits sur la liste électorale municipale, seulement 88 176 bulletins de vote ont été validés dimanche soir, ce qui vaut à la ville-région un taux anémique de 28,3 %. Il s’agit d’un important recul de 8 points par rapport au taux de 36,3 % enregistré en 2017.
C’est donc dire que 7 électeurs sur 10 ont fait le choix de rester chez eux et ne pas voter.
Ailleurs
C’est à Québec où les électeurs ont le plus participé, 45 % d’entre eux ayant exercé leur devoir de citoyen. Sherbrooke arrive deuxième avec un taux de 42,5 %.
Suivent Terrebonne (37,8 %), Montréal (36,5 %), Trois-Rivières (36,2 %), Gatineau (35,1 %), Lévis (34,4 %), Longueuil (33,1 %) et Saguenay (32 %).
District par district
Des 21 districts découpant la carte électorale de Laval, L’Abord-à-Plouffe affiche le plus faible taux de participation à 22,8 %. À la fin du dépouillement, hier soir, 3078 bulletins avaient été validés alors qu’ils étaient 13 518 électeurs inscrits sur la liste électorale.
L’Abord-à-Plouffe est le district bordant la rivière des Prairies compris entre le boulevard Curé-Labelle (dans l’axe du pont Lachapelle) et l’autoroute 13. Vasilios Karidogiannis du Mouvement lavallois – Équipe Stéphane Boyer y a été réélu pour un 3e mandat avec 51,4 % des suffrages exprimés.
À l’autre bout du spectre, en dépit du fait que 2 électeurs sur 3 n’ont pas exercé leur droit de vote, Duvernay–Pont-Viau a connu la plus forte participation… avec un taux de 33,5 %. Les électeurs se sont massivement rangés derrière la candidate du Mouvement lavallois Christine Poirier, qui l’a emporté avec 72 % des voix.
Désintérêt des jeunes
Co-porte-parole du mouvement Élan politique jeunesse, dont la mission est d’intéresser les 18-34 ans à la chose publique, Mohamed Bâ dit avoir constaté sur le terrain ces dernières semaines une grande apathie des jeunes électeurs lavallois face à cette élection.
«La tendance était lourde, explique-t-il dans un communiqué publié au lendemain du scrutin. Les jeunes indiquaient clairement qu’ils n’étaient pas au courant qu’il y avait des élections ou qu’ils n’iraient tout simplement pas voter».
L’organisme de mobilisation des jeunes électeurs de Laval ne cache pas son inquiétude face à la faible participation électorale municipale, laquelle est passée de 41 % en 2013 à 28,3 % hier.
Pour «renverser la tendance», indique Mohamed Bâ, il faudra «faire un effort collectif d’éducation quant aux responsabilités et pouvoirs des élu(e)s locaux et de l’administration municipale», rappelant au passage que des trois ordres de gouvernement, le palier municipal est celui qui a le plus d’impact sur la vie des gens au quotidien.
Record
Jusque-là, le plus faible taux de participation dans l’histoire de Laval s’établissait de 30,5 % et remontait à 2005. Cette année-là, Gilles Vaillancourt, qui avait obtenu 75 % des voix, avait pour principale adversaire Audrey Boisvert, une cégépienne de 18 ans.