La petite souris Brindami, qui aide les tout-petits à dire pourquoi ils sont tristes ou fâchés, a grandi.
Le nouvel ami a été présenté à l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé, le 1er avril, en présence de la directrice du Centre de Psycho-Éducation du Québec, Claire Gascon Giard.
«Les résultats préliminaires du chercheur en psycho-éducation de l’Université du Québec en Outaouais, Sylvain Coutu, ont permis d’évaluer les effets du programme sur le développement des habiletés sociales et émotionnelles des jeunes enfants et de l’améliorer», a-t-elle déclaré.
Les nouveautés
Le programme actualisé (édition 2011) donne davantage d’outils pour accompagner les enfants. Le cadre théorique est enrichi par l’ajout de pistes d’intervention et d’objectifs pour les bébés (0-18 mois), les trottineurs (18 mois à 3 ans) et les bambins (3 à 5 ans).
Des fiches d’observation et des détails pour communiquer avec les parents font partie des améliorations du programme. «Le but est de renforcer la collaboration entre les parents et le milieu de garde», dit Mme Gascon.
Le programme compte au total 16 ateliers, dont six nouveaux. Tous portent sur le développement des quatre habiletés mises en lumière par Brindami: la prise de contact, les émotions, le contrôle de soi et la résolution de problème. Un répertoire de nouvelles activités de réinvestissement vient compléter le tout.
Recherche
Les effets du programme ont été étudiés de façon systématique par l’équipe de Sylvain Coutu. «Nous avons évalué deux groupes d’enfants dans la région de Gatineau pendant deux ans, explique M. Coutu.
«Le premier avait suivi le programme à raison d’un atelier toutes les deux semaines. Le second a servi de groupe contrôle, il l’a suivi l’année suivante», poursuit-il.
D’après le chercheur, les résultats préliminaires ont permis de mesurer l’implantation de Brindami dans les centres de la petite enfance (CPE). «Nous avons réalisé qu’il fallait s’attarder davantage sur les émotions et la résolution de problème», dit-il.
Après la publication d’un rapport, le défi de l’équipe sera de recruter des cohortes dans des milieux à risque, où les enfants ont plus de difficultés. La première enquête s’est faite avec des jeunes de milieux relativement aisés et éduqués.
Brindami à Laval
Le programme est implanté à Laval depuis 1996. Le directeur du Regroupement des Centres de la petite enfance de Laval (RCPEL), Mario Boucher, est fier d’annoncer que Brindami est présent dans 38 CPE sur 39 et dans 50 % des services de garde en milieu familial.
La Direction de santé publique de l’Agence de santé et des services sociaux de Laval soutient le programme à hauteur de 17 000 $ par an depuis sa création. Cette somme est utilisée pour la formation des éducateurs. Le programme, au coût de 100 $, revient à la charge du centre.
Des organismes communautaires, comme La Parentèle, l’ont aussi adopté. Une de ses intervenantes, Vicky Coulombe, se souvient du travail qu’elle a mené pendant plusieurs mois avec un petit garçon qui vivait dans un climat de violence à la maison.
«La marionnette m’a donné beaucoup d’outils pour calmer cet enfant, qui était agressif avec les autres. Brindami est un ami pour l’enfant, il l’aide à mieux comprendre ses émotions, à respecter la bulle des autres et à avoir une meilleure estime de lui. Plein d’outils pour aller dans la vie», a-t-elle conclu.