La Commission des normes de l’équité de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) exigera, à partir de ce jeudi 11 février, le port d’un appareil de protection respiratoire (APR) de type N95 ou de protection supérieure pour les travailleuses et travailleurs de la santé qui oeuvrent en milieu de soins dans une zone chaude.
Cette annonce s’inscrit dans la foulée des nouvelles connaissances scientifiques et de l’évolution du contexte de la pandémie, notamment au regard du potentiel infectieux accru des nouveaux variants.
Réalignement
Dans son communiqué, la CNESST explique que ce nouveau positionnement à l’égard des équipements de protection individuels découle de l’avis du Comité sur les infections nosocomiales du Québec (CINQ) sur la gestion du risque d’exposition aux aérosols des travailleurs de la santé en situation d’éclosion non contrôlée dans les milieux de soins, ainsi que de l’avis de l’Institut national de santé publique du Québec du 8 janvier qui reconnaît la transmission du virus par aérosol.
Évolution évidente
Jusqu’ici, le port de ce type d’APR était strictement réservé aux interventions médicales générant des aérosols (IMGA).
Cette exigence s’applique notamment aux hôpitaux, aux cliniques médicales, aux groupes de médecine familiale, aux cliniques externes, aux milieux de réadaptation et aux milieux de soins de longue durée (CHSLD, RPA et autres ressources d’hébergement de ce type).
Les travailleuses et les travailleurs de ces milieux devront également effectuer des essais d’ajustement de l’appareil de protection respiratoire, au préalable.
Satisfaction syndicale
Du côté de la FSSS-CSN, la réaction à cette annonce n’a guère tardé, un communiqué suivant aussitôt la décision de la CNESST. «Comme le réclame la FSSS–CSN depuis le début de la pandémie, les travailleuses et travailleurs de la santé qui travaillent auprès des patients atteints de la COVID-19 pourront utiliser des appareils de protection respiratoire N-95 ou leur équivalent pour se protéger de la COVID-19», peut-on y lire.
Rappelant que plus de 30 000 travailleuses et travailleurs de la santé ont contracté la COVID-19 et que certains y ont laissé leur vie, l’organisation syndicale se réjouit du fait que la CNESST affirme enfin et sans ambiguïté que les appareils de protection respiratoires constituent des moyens de prévention nécessaires pour réduire les risques d’exposition des travailleurs et travailleuses de la santé œuvrant en zone chaude, pour ceux offrant des soins à des patients ne portant pas de masques médicaux (de procédure) en zone tiède, et pour les travailleurs et travailleuses de la santé exposé-es à des interventions médicales générant des aérosols (IMGA) en zone tiède.
Cette nouvelle directive vient donc calmer l’indignation que la récente décision du comité sur les infections nosocomiales (CINQ) de l’INSPQ avait provoquée au sein du personnel du réseau.
En effet, tout en indiquant vouloir protéger le personnel de la santé et leur donner accès aux masques N-95, le CINQ recommandait de ne considérer offrir ces respirateurs N-95 que dans les cas d’éclosion non contrôlée et au terme d’une longue démarche bureaucratique, ainsi que d’une série de conditions restreignant considérablement leur accès au moment opportun. (B.L.)