En guise de main tendue aux deux groupes formant l’opposition à l’hôtel de ville, le nouveau maire de Laval, Stéphane Boyer, propose deux changements qui, dit-il, «faciliteront grandement le travail de leurs conseillers municipaux».
Avant certaines séances hebdomadaires du comité exécutif, le jeune trentenaire prévoit tenir des «rencontres plénières consultatives plus fréquentes avec les représentants de toutes les formations politiques». L’hiver dernier, un tel exercice avait été mené dans la foulée de l’adoption du règlement pour encadrer la légalisation du cannabis, souligne-t-il.
L’idée n’est pas d’en faire une rencontre statutaire tous les mercredis, mais de recourir plus régulièrement à cette formule en l’appliquant «au cas par cas», est-il précisé dans le communiqué émanant du cabinet du maire, le 22 novembre.
De la même façon, M. Boyer entend lancer aux élus de l’opposition «l’invitation occasionnelle à assister à des points étudiés au comité exécutif concernant leur district [respectif]».
Le successeur à Marc Demers termine par cette déclaration à l’effet que «tous les Lavalloises et Lavallois s’attendent à ce que nous [les élus] travaillions de façon positive et constructive» et que ces nouvelles façons de faire vont en ce sens.
Réactions
Le Courrier Laval a sondé les partis d’opposition quant à savoir s’ils percevaient ces gestes comme un signe annonciateur d’une ère nouvelle à l’Hôtel de Ville, susceptible d’alléger l’atmosphère et d’assainir les échanges au conseil municipal.
Premier groupe d’opposition avec cinq élus au conseil, Action Laval a réagi favorablement à ces annonces, rappelant que le parti a plaidé pour plus de transparence au cours des dernières années tout comme les derniers rapports de la vérificatrice générale.
«Les élus d’Action Laval voient d’un bon œil et encouragent les initiatives qui ajoutent plus de transparence à l’administration de la Ville de Laval […] Ces propositions sont en accord avec la philosophie et l’approche de notre parti», écrit dans un échange de courriels la formation politique qui y voit un pas «dans la bonne direction».
Réaction plus mitigée du côté de Parti Laval, représenté au conseil municipal par deux élus.
«Notre plus grand souhait est que la ville soit gérée de manière plus transparente, moins partisane que dans les huit dernières années. Cela étant dit, seul le temps nous dira si nous sommes faces à une nouvelle ère, mais disons que nous démarrons avec un certain scepticisme», répond d’emblée le chef Michel Trottier par courriel. Il en veut pour preuve la toute récente nomination des sept membres du comité exécutif, tous élus sous la bannière du parti au pouvoir. «Il s’agit-là d’une belle occasion manquée par le nouveau maire de prouver qu’il souhaite mener les choses différemment», observe M. Trottier en citant Longueuil et Québec où des élus de l’opposition ont été nommés au comité exécutif.
Comité plénier
Le leader de Parti Laval indique que son parti allait se «réjouir la journée où le maire Boyer mettra en place une tribune où les élus pourront échanger, discuter de sujets chauds et exprimer leurs points de vue sur différents dossiers».
C’est d’ailleurs dans cette foulée qu’il avait proposé au printemps 2016 la création d’un comité plénier permanent, alors qu’il siégeait comme conseiller municipal de Fabreville. Cette structure visait à «assurer une plus grande transparence et faciliter le travail de tous les élus municipaux». L’avis de proposition avait été rejeté à 16 voix contre 4 et Stéphane Boyer était de ceux qui avait voté contre, ne manque pas de rappeler Michel Trottier.