Le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval a dénoncé les gestes auprès du ministère du Développement Durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et du Service de l’environnement de Ville de Laval, le 22 juillet.
La veille, deux stagiaires avaient été «témoins de travaux dans le ruisseau bloquant complètement le cours d’eau», une situation jugée «très préoccupante pour l’écoulement des eaux et pour la faune qui se trouve à proximité», signalait aux autorités provinciales et municipales Marie-Christine Bellemare, chargée de projets liés aux milieux naturels au CRE.
C’est en procédant à des échantillonnages pour évaluer la qualité physico-chimique de l’eau de ce ruisseau, dans le cadre d’un projet de recherche visant quelques cours d’eau, que les étudiants ont découvert le méfait.
Le CRE considère le ruisseau Gascon comme l’«un des derniers cours d’eau à haute valeur écologique de la région».
Juridiction municipale
À la Direction régionale du Centre de contrôle environnemental du Ministère, on a signifié à Mme Bellemare que ce cas est de «juridiction municipale, compte tenu de l’intervention dans un cours d’eau intérieur», précisant qu’il relève «des compétences de la MRC d’assurer le libre écoulement de l’eau».
Du côté de la Ville, dans un courriel daté du 24 juillet, le directeur du Service de l’environnement, Gilles Benoît, affirmait à son vis-à-vis du CRE, Guy Garand, qu’une inspection aurait lieu le jour même et que, le cas échéant, la Ville ferait respecter sa Politique de protection des rives, du littoral et des zone inondables.
M. Garand, qui réclamait «une intervention rapide et musclée de la part de la Ville», a également alerté le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs de ce «saccage environnemental».
Effet de remblayage
Ardent défenseur de l’environnement, le directeur du CRE n’a pu s’empêcher de faire le lien avec les activités de remblayage qui se sont multipliées au cours des 10 dernières années, à Laval.
«Qu’on arrête de remblayer les milieux humides et les nappes phréatiques vont se recharger. Les agriculteurs auront ainsi accès à des réserves d’eau suffisantes pour arroser leurs champs», fait valoir Guy Garand.
Ce dernier demande à la Ville d’exiger le retrait immédiat du bloc de béton gisant dans le ruisseau Gascon et la remise à l’état naturel de cette portion du cours d’eau, avoisinant le boulevard Sainte-Marie, dans le secteur de Saint-François.
Sollicitée tôt le 28 juillet, la Ville n’avait toujours pas donné suite à notre demande d’entrevue au moment de mettre en ligne en fin de journée.