Si le courant passait plutôt bien entre le premier ministre François Legault et l’ex-maire Marc Demers, on peut en dire tout autant pour le nouveau maire Stéphane Boyer.
«C’est un charme travailler avec lui», affirme d’emblée M. Legault lors d’un entretien avec le Courrier Laval tenu en milieu d’après-midi, le 17 mai. Dans la foulée de sa tournée des régions, il avait été reçu à l’hôtel de ville de Laval par M. Boyer. Une première rencontre officielle où les deux hommes ont échangé sur les dossiers jugés prioritaires à l’agenda de l’administration municipale.
«Sur les grands enjeux, on s’entend totalement; on est à la même place», a indiqué François Legault qui «continue de travailler main dans la main» avec le maire de la 3e grande ville au Québec.
Sentiment partagé par Stéphane Boyer, qui déclarait par voie de communiqué: «J’ai de grandes ambitions pour la Ville de Laval et je suis ravi de constater que le premier ministre partage ma vision. Nous poursuivrons notre belle collaboration pour faire avancer les dossiers qui tiennent à cœur aux Lavalloises et Lavallois, comme le développement des transports structurants, la lutte aux changements climatiques et l’accessibilité à un logement abordable.»
À l’égard des attentes en vue de remédier à la crise du logement, le premier ministre a fait valoir qu’«’il y a plus d’un milliard de disponibles depuis deux ans, mais on n’arrive pas à construire les logements», signe que Québec, les Municipalités et la Société d’habitation du Québec doivent «mieux travailler ensemble».
Environnement
Le successeur de Marc Demers s’est engagé à investir 100 M$ en quatre ans pour l’acquisition, la protection et la mise en valeur de milieux naturels.
«On a la volonté de présenter un plan global de réduction des GES [gaz à effet de serre] et j’aimerais que le gouvernement du Québec finance une partie du plan comme il l’a fait pour Montréal», mentionne M. Boyer en faisant allusion à l’enveloppe de 117 M$ versée plutôt ce printemps à l’administration Plante pour lui permettre de réaliser son Plan climat.
La Stratégie lavalloise ciblerait, entre autres volets, la préservation de la biodiversité et des milieux naturels par voie d’acquisition et la poursuite de l’électrification de la flotte de véhicules municipaux.
«Le gouvernement vient de passer un appel d’offres pour l’achat de 88 autobus électriques à Laval», n’a pas manqué de rappeler le premier ministre pour qui la protection de l’environnement passe également par le transport collectif et l’électrification des parcs d’autobus.
Lutte à la violence armée
En matière de sécurité publique, le maire Boyer a réitéré à François Legault sa pleine collaboration pour la mise en place de programmes et nouvelles initiatives visant la prévention de la violence à Laval.
«Tout ce qu’on peut faire, on va le faire», a-t-il assuré, signalant au passage la vingtaine d’arrestations et une série de perquisitions survenues sur le territoire au cours des derniers mois. «On a doublé la taille de l’équipe d’enquêteurs affectée au crime organisé et au [trafic] d’armes à feu.» Treize nouvelles ressources ont été embauchées depuis l’été dernier au moyen de budgets dégagés par les deux paliers de gouvernement.
Culture
Bien que le dossier de la Grande bibliothèque et du Centre de création artistique professionnelle n’ait pas été abordé lors de leur tête-à-tête, le premier ministre confirme que le projet est dûment inscrit au Plan québécois des infrastructures (PQI).
En juillet 2020, lors d’un forum virtuel organisé par la Chambre de commerce et d’industrie de Laval, le ministre des Finances Éric Girard avait signifié l’intérêt du gouvernement à investir dans ce projet d’infrastructure estimé autour de 100 millions de dollars.
«En avril, on a soumis le plan fonctionnel et technique; on demande au gouvernement d’investir une part considérable dans ce projet d’infrastructure culturel, qui implique 15 organismes lavallois», a souligné le maire.
Considérant que Laval souffre depuis toujours d’un sous-financement chronique par rapport aux autres régions de la province, la Ville pourrait très bien réclamer de Québec qu’il partage la facture moitié-moitié.
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