De passage à Laval en début de semaine pour présenter la candidate Rita LoCicero dans Vimont, le chef du Parti vert du Québec et candidat dans Notre-Dame-De-Grâce, Alex Tyrrell, a défendu sa plateforme électorale, qui cible l’atteinte de la carboneutralité au Québec dès 2035.
Cette transition écologique à vitesse grand V impliquerait des investissements astronomiques de l’ordre de 500 milliards de dollars dans un premier mandat, ce à quoi s’engage M. Tyrrell s’il était élu premier ministre le 3 octobre prochain.
Pour mettre le tout en perspective, le budget provincial pour l’exercice en cours s’élève à quelque 110 milliards de dollars, dont près de la moitié finance les seules dépenses en santé.
Où trouverait-il l’argent? En mettant fin aux paradis fiscaux, en triplant les impôts des multinationales et grandes entreprises tout en sabrant dans les programmes de subvention, en taxant le capital des institutions financières, en augmentant les redevances minières, en réclamant aux grandes industries une taxe sur leurs émissions de carbone et en imposant davantage les plus riches, répond le principal intéressé.
«On est aussi très ouverts à endetter le Québec pour payer la transition énergétique», ajoute du même souffle Alex Tyrrell. À choisir entre une dette environnementale et une dette financière, la seconde option lui apparaît évidente. «Les générations futures seraient mieux servies par un Québec qui a fait sa transition énergétique», fait-il valoir. D’autant que les pertes environnementales ne sont pas rachetables, enchaîne le leader des Verts qui souhaite susciter «une vague de changement» à l’Assemblée nationale où son parti n’est toujours pas représenté.
Transports en commun gratuits
Dans un gouvernement vert, la lutte contre les changements climatiques passerait notamment par des investissements massifs dans le réseau de transport en commun et la gratuité pour tous les usagers.
On bouclerait la ligne orange en raccordant les stations Montmorency et Côte-Vertu et prolongerait les lignes verte, bleue et jaune du réseau souterrain. Un métro verrait aussi le jour à Québec et Gatineau en plus des lignes de tramway à Montréal, Longueuil et Laval.
Quant au coût de la gratuité universelle, bien qu’important, cela demeure «très minime à comparer à ce que le gouvernement investit dans le réseau routier», nuance M. Tyrrell, qui se dépeint comme un «activiste écosocialiste».
L’enjeu des surverses
Le nouveau Plan vert du parti prévoit également des sommes colossales pour la protection des lacs, rivières et cours d’eau. «Il faut arrêter de déverser les eaux usées non traitées dans les rivières . C’est un enjeu très important pour nous», note le chef du Parti vert du Québec en évoquant le phénomène des surverses.
Seulement à Laval, plus de 2000 déversements d’égout ont été recensés en 2020. Ces rejets dans la nature surviennent essentiellement lors de fortes pluies alors que le débit excède ce que le réseau est capable d’absorber.
Ici comme ailleurs, la capacité des infrastructures municipales est insuffisante et la mise à niveau des réseaux d’assainissement nécessiterait des investissements publics majeurs, affirme celui qui prône une gestion durable des eaux pluviales pour réduire la contamination des cours d’eau et lutter contre les inondations.
Candidate dans Vimont
Aux côtés de son chef, Rita LoCicero, qui représente le parti dans Vimont, revendique des changements durables pour l’environnement, le bien commun et la justice sociale.
Mère de trois enfants dont un fils autiste de 32 ans à la maison, souffrant du manque de ressources dans le réseau de la santé, elle souhaite contribuer à améliorer l’accès aux soins et aux spécialistes.
«Il est important que ces enjeux fassent partie de la campagne électorale et, pour nous, il n’y a personne de meilleur pour porter ce message que les parents qui le vivent au quotidien», soutient Alex Tyrrell. À l’égard des adultes et des enfants ayant des besoins spéciaux, le programme du parti prévoit l’adoption d’une nouvelle loi pour assurer un «soutien financier réaliste et des échéances obligatoires pour les évaluations et les thérapies».
Titulaire d’une maitrise en ressources humaines, Mme LoCicero veut également combattre l’âgisme en faisant reconnaître «le savoir-faire des personnes âgées tout en favorisant leur autonomie» et promouvoir «les jardins communautaires dans les lieux publics afin de favoriser l’esprit de communauté et l’autonomie alimentaire des individus».