Des procédures d’extradition ont été entamées par le Directeur des poursuites criminelles et pénales et le ministère de la Justice du Canada afin de le rapatrier et le juger à Montréal.
Deux autres personnes sont toujours recherchées dans cette enquête débutée en septembre 2015 par le module des Fraudes générales de la Section des crimes économiques du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Perquisitions et arrestations
Bien que la plupart des arrestations ont eu lieu dans le secteur Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal, quatre perquisitions (deux résidences et deux véhicules) ont mené à autant d’arrestations sur le territoire de Laval. Les autres perquisitions visaient cinq résidences de Montréal et une située à Repentigny.
Des ordinateurs, documents bancaires, fausses pièces d’identité et téléphones cellulaires ont été notamment saisis.
En plus de Patrick Dinucci, les principaux sujets arrêtés sont Victor Doron, 46 ans, André Westerhout, 31 ans, Martin Renaud, 51 ans, Antonio Dinucci, 60 ans, et Poya Shan Moradi, 22 ans.
Les suspects feront face à des chefs d’accusation pour fraude de plus de 5000 $, recel de plus de 5000 $ et complot.
Modus operandi
On estime à 500 le nombre des victimes, dont une trentaine d’aînés lavallois, s’étant fait escroquer de 2,5 M$. Les sommes soutirées par la ruse allaient de 1000 à 10 000 $, parfois même davantage.
«Ces gens appelaient des personnes âgées, se faisant passer pour leur petit-fils ou petit-neveu préféré, relate Michel Leduc, commandant à la Section des crimes économiques du SPVM qui a été assistée par la Police de Laval et celle de l’agglomération de Longueuil, ainsi que par la Sûreté du Québec. Ils racontaient avoir eu un accident d’auto sous l’effet de l’alcool et devaient obtenir de l’argent pour éviter un dossier criminel.»
Plus tard, un second appelant se faisait passer pour un avocat du Service juridique du Québec et fixait la façon de remettre l’argent, que ce soit par courrier ou transfert bancaire.
Depuis 2014
Il s’agit de l’une des plus importantes rafles menées jusqu’à maintenant au pays visant ce type d’arnaque. Une première percée policière contre le «personnel de base» s’était déroulée en 2014, alors que 13 autres individus avaient été interpelés.
De nouveaux événements et éléments ont convaincu les enquêteurs de former une équipe provenant de plusieurs juridictions afin de frapper au cœur des supposées têtes dirigeantes du réseau.
Quelques conseils
Dès qu’un appel semble suspect, la personne aînée doit vite s’assurer des nom et prénom précis du supposé parent qui la contacte pour réclamer son secours, car le fraudeur ne connaît jamais ce nom et use plutôt de flatterie.
Il est important de poser des questions d’ordre personnel, notamment demander les noms de ses parents, la ville de naissance et de raconter un événement familial particulier.
«Il faut toujours dire non, même si on pense avoir affaire à un proche, pour ensuite valider l’information auprès d’un membre de la famille, de prévenir Michel Leduc. Ces fraudeurs sont des gens habiles. Il faut demeurer sur ses gardes!»
En cas d’un tel appel, surtout ne pas hésiter à porter plainte à son service de police local, en composant le 911, ou encore de façon anonyme et confidentielle au Centre antifraude du Canada au 1 888 495-8501.