Après avoir fait ses courses au Costco de Boisbriand, Benoit Sanscartier, résident de Fabreville, s’est fait piquer par un scorpion qui était bien camouflé dans les bananes qu’il venait d’acheter.
Le Lavallois a ressenti la piqûre de la bestiole en déballant ses achats, de retour à la maison. Comme il a retrouvé la bête directement collée sur l’emballage de ses banane, le citoyen suppose que le scorpion s’est glissé à travers les fruits exotiques lors du processus d’empaquetage.
«Tout le monde est capable de comprendre qu’il peut y avoir des araignées, des grenouilles, des serpents, peu importe, relate Benoit Sanscartier. Un scorpion… jamais j’ai pu oser croire qu’il y aurait pu avoir un scorpion dans les fruits. C’est inusité.»
Selon Matthew Barbour, spécialiste en biologie et professeur à la Faculté des sciences de l’Université Sherbrooke, il pourrait s’agir du Centruroides gracilis à la vue des photos prises par M. Sanscartier. Cette espèce est surnommée «scorpion banane».
Après avoir été victime de cette piqûre, plus douloureuse que celle d’une guêpe, le Lavallois s’est dirigé à la Cité-de-la-Santé afin de valider son état de santé.
«Selon les ressources de toxicologie clinique de l’Université d’Adélaïde, toutes les piqûres de Centruroides gracilis « doivent être traitées comme des cas urgents et potentiellement mortels »», détaille M. Barbour, confirmant la bonne décision du Lavallois de se rendre à l’hôpital.
Par chance, le scorpion ne lui avait pas injecté de venin mortel. Au centre hospitalier, le personnel en poste ne l’a pas avisé de séquelles à long-terme. Quatre jours après l’incident, il ressent toujours un engourdissement dans son bras. Toutefois, la douleur diminue jour après jour.
Le Lavallois est présentement en pourparlers avec les dirigeants de Costco et affirme que l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), Santé Canada et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation ont tous amorcé un suivi en lien avec cet événement.
Benoit Sanscartier ne compte pas entamer de procédures judiciaires, mais espère plutôt mettre la situation derrière lui et demeure confiant qu’un règlement cordial sera conclu sous peu.
«Mon intention première, c’était vraiment d’avertir la population d’être vigilante présentement, précise-t-il. […] Est-ce que c’est un cas isolé? Sûrement. Il faut juste être plus vigilants la prochaine fois qu’on achète des fruits et légumes qui viennent de pays d’Amérique du Sud.»
Présence possible
L’ACIA affirme qu’il est possible que cette espèce puisse se trouver sur les fruits et légumes frais, et ce, «bien qu’il ne s’agisse pas d’une situation commune».
«Les scorpions chassent la nuit et se cachent durant le jour, précise-t-on au Courrier Laval. Lors de la récolte, des scorpions peuvent être ramassés en même temps que le produit. Dans de rares cas, des scorpions ont été trouvés dans des bananes et des baies importées.»
Lorsque des insectes sont découverts sur des aliments achetés, il est recommandé de le signaler à l’instance fédérale. Il n’y a toutefois pas de risque pour la santé.
«Le fait de découvrir ces insectes peut être dégoûtant, mais ils n’ont aucune incidence sur la salubrité de vos fruits et de vos légumes, assure l’ACIA dans un échange courriel. Vous pouvez manger votre aliment après l’avoir lavé adéquatement.»
Notons que l’importation accidentelle de ce type de scorpion ne représenterait pas une menace pour l’écosystème canadien.
«Une espèce tropicale comme celle-ci ne pourrait survivre aux hivers rigoureux du Québec. S’il est Centruroides gracilis, son aire de répartition la plus septentrionale se trouve dans le sud des États-Unis, par exemple en Floride et en Californie, où elle a été introduite», complète le professeur Matthew Barbour.
Avec la collaboration de Nicholas Pereira.
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