«Notre administration entend rattraper le temps perdu», a déclaré par voie de communiqué, le 18 février, le maire Demers.
À cet égard, il se montre particulièrement optimiste depuis la rencontre qu’il a obtenue, cinq jours plus tôt, avec la ministre David.
«[Elle] partage nos constats et nos ambitions», souligne M. Demers qui, à se fier à sa liste d’épicerie, ne manque certes pas d’ambition.
Sous-financée
Laval souffre de sous-financement chronique par rapport aux autres régions de la province.
En fait, les dépenses publiques en culture se chiffrent à 13,45 $ par habitant lavallois, alors qu’elles atteignent en moyenne 74,21 $ pour l’ensemble des Québécois.
Ces données sont tirées du portrait régional de Laval, publié par le Ministère en 2012.
«Des villes comme Québec ou Montréal reçoivent plus de 160 $ par habitant et c’est très bien ainsi. Mais est-il justifié que Laval reçoive douze fois moins ? Sûrement pas», commente le maire Demers.
Ce dernier attribue, en partie, ce retard considérable qu’accuse sa ville-région au peu d’initiatives déployées en pareille matière par l’ancienne administration.
«Les fonctionnaires municipaux avaient élaboré des politiques et des plans d’action fort pertinents pour soutenir le développement de la culture à Laval, mais malheureusement la volonté politique n’y était pas», se désole un Marc Demers déterminé à renverser la vapeur.
De grands besoins
Le maire a partagé avec la titulaire du portefeuille de la Culture plusieurs projets sur la table à dessin, dont le mégaprogramme de rénovation ciblant l’ensemble du réseau des bibliothèques municipales.
En incluant la construction d’une grande bibliothèque, la Ville prévoit y investir 110 M$ sur un horizon de 10 ans.
Il a bien sûr été question de l’éventuelle relocalisation du Musée des biosciences Armand-Frappier sur le terrain du Cosmodôme, laquelle demeure toujours conditionnelle à un engagement financier de quelque 4 M$ du gouvernement du Québec.
Outre le ministère de la Culture, celui de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie est aussi sollicité dans le cadre de cet important projet muséal.
Par ailleurs, la ministre David a été sensibilisée à l’égard d’un Centre de création artistique et d’une nouvelle salle de spectacles que l’administration Demers souhaite construire de même qu’à la mise à niveau de la Salle André-Mathieu, nécessaire pour répondre aux normes de l’Orchestre symphonique de Laval, qui s’y produit.
À ce propos, le maire Demers fait valoir que le ratio par millier d’habitants à Laval est de 4,8 sièges comparativement à 16 sièges à Sherbrooke et 14,6 à Trois-Rivières.
«Nos salles sont exploitées à pleine capacité, les Lavallois ont soif de culture et nous devons aider à répondre à leur demande.»
M. Demers a également plaidé en faveur des organismes régionaux qui «nécessitent un meilleur soutien financier», mentionnant au passage la Maison des arts, la Salle Alfred-Pellan, le nouveau Conseil régional de la culture et le Centre d’archives de Laval, qu’exploite la Société d’histoire et de généalogie de l’île Jésus.
Incidemment, la ministre de la Culture a profité de son passage à Laval, le 13 février, pour annoncer un soutien de 25 000 $ à un projet de capsules historiques produites dans le cadre des Fêtes du 50e.
Enfin, le maire a salué l’ouverture démontrée par le Conseil des arts et des lettres du Québec à soutenir Laval, la seule région du Québec à ne pas recevoir l’aide de cette organisation publique.