Jusqu’au 23 mars, le Lavallois Jean-François Martin exercera le rôle de porte-parole de la région de Laval à l’occasion de la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle.
Jean-François Martin demeure à Pont-Viau avec sa famille de quatre enfants, dont l’un vit avec la trisomie 21. Il s’agit de Karl qui célébrera bientôt son 35e anniversaire.
«Avec 35 ans de vie auprès de Karl, je me rends compte que, très souvent, les plus gros obstacles, pour lui et pour la grande majorité des personnes qui ont une déficience, que ce soit sur le plan moteur, intellectuel ou autre, ce sont les gens, relate le père de famille. Les gens qui ne prennent pas le temps de les découvrir, de voir ce dont ils sont capables, de voir leurs capacités.»
Depuis la naissance de son fils, l’enseignant en éducation spécialisée maintenant retraité s’implique au sein de diverses organisations œuvrant en santé mentale.
Il a notamment mis sur pied la Ligue de soccer intégrée, qui a été active pendant une dizaine d’années dans le quartier de Laval-des-Rapides. Cette ligue a permis à des dizaines d’enfants ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme de jouer au soccer en compagnie de jeunes dont les parents n’avaient pas les moyens financiers d’accéder aux autres ligues sportives.
En plus, Jean-François Martin est actuellement vice-président du Regroupement pour la trisomie 21 et a organisé de nombreuses excursions à l’étranger, mixant les personnes avec une déficience intellectuelle et les étudiants réguliers.
Semaine québécoise de la déficience intellectuelle
Pour sa 36e édition, la Semaine revêt le thème J’ai ma place.
De l’avis de M. Martin, cet énoncé est une évidence: il signifie que tous ont leur place au sein de la société, incluant les personnes vivant avec une déficience intellectuelle.
Même s’il note une amélioration conséquente de leurs conditions de vie, le citoyen engagé considère qu’il y a encore plusieurs enjeux au niveau de leur intégration, notamment au niveau scolaire et du marché de l’emploi.
Par ailleurs, même si des ressources existent dans la région, elles risquent continuellement de disparaître en raison d’un manque de financement récurrent.
«Notre boulot de sensibilisation n’arrêtera jamais, déclare avec vigueur Jean-François Martin. Il faut toujours poursuivre et continuer encore parce qu’il faut donner une place à ces gens-là. Parfois, on ne leur laisse pas concrètement cette place et, pourtant, ils peuvent engendrer plein de choses qui peuvent être un gros plus pour la société.»
Nombre d’activités sont organisées dans le cadre de la Semaine. À Laval, un match de hockey se tiendra à la Place Bell le dimanche 7 avril, opposant l’équipe les Différents aux Artistes de Québec.
Le Mouvement Personne d’Abord de Laval collabore également à l’exposition D’un œil différent. Cet événement rassemble plus de 200 artistes multidisciplinaires – ayant ou non une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme – autour d’une exposition en arts visuels. Les œuvres sont exposées à l’Écomusée du fier monde jusqu’au dimanche 24 mars.
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