Pour une énième fois, le 30 août, la Ville de Laval a ouvertement réclamé le statut de ville mandataire du programme d’aide financière AccèsLogis de la Société d’habitation du Québec (SHQ), lequel soutient la construction de logements pour les personnes à revenu faible et modeste.
Cette fois-ci, la requête a été adressée dans le cadre de la tournée de consultation portant sur la nouvelle approche d’intervention en habitation que mène l’adjoint parlementaire du ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT), Norbert Morin.
Une telle reconnaissance, dont jouissent déjà Montréal, Québec et Gatineau, conférerait à Laval les pouvoirs et toute la flexibilité dans le développement de son offre de logements sociaux et abordables.
Entente pluriannuelle
«L’objectif ultime pour Laval est de signer une entente pluriannuelle avec le gouvernement du Québec qui garantira, année après année, le développement du logement social sur [son] territoire. Cette entente devrait assurer une base de financement afin que Laval puisse développer elle-même ses logements sociaux selon les besoins réels de la population», peut-on lire dans le mémoire déposé mardi matin.
L’administration municipale souhaiterait alors un partenariat «orienté sur les résultats plutôt que sur les processus» en plus de se voir attribuer «des enveloppes pluriannuelles plutôt que du financement par projet».
Sa juste part
En clair, la Ville réclame sa juste part, elle qui ne récupère que le tiers des quelque 7 M$ qu’elle verse en contributions annuelles au Fonds du logement social de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).
Et ce, malgré que Laval compte deux fois moins d’unités d’habitation à loyer modique (HLM) que l’agglomération de Longueuil pour une population similaire, fait-on valoir.
Le sous-financement chronique dont souffre l’île Jésus en pareille matière laisserait croupir plus d’un millier de ménages lavallois sur les listes d’attentes pour ce type de logement. En 2015, l’Office municipal d’habitation (OMH) de Laval en recensait 1070.
Autre donnée illustrant cette constante situation de rattrapage dans laquelle se trouve la 3e grande ville du Québec: les logements HLM représentent moins de 4 % du parc locatif lavallois, alors que la moyenne québécoise est de 6 %.
Pendant ce temps, les Lavallois s’appauvrissent.
Entre 2006 et 2011, les ménages locataires à faible revenu sont passés de 29 % à 36,6 %, une augmentation excédant les 25 %.
Enfin, le maire Demers a profité de la présence, à Laval, de l’adjoint parlementaire du ministre du MAMOT, Martin Coiteux, pour réitérer certaines demandes spécifiques liées à la revitalisation des 534 unités des Immeubles Val-Martin, dont plus de la moitié sont inoccupés en raison de d’importants problèmes d’insalubrité.