(Dernière mise à jour: 31 mai, 15h55)
Le chef du parti Laval citoyens, Michel Poissant, voit dans la présente campagne promotionnelle Laval en vert et bleu un discours contradictoire de l’administration Demers-Boyer.
Dans un récent communiqué, il dénonce «la publicité à heure de grande écoute en faveur de la nature alors que [l’administration en place] ignore les cris du coeur de citoyens et d’organismes pour protéger des milieux naturels urbains».
L’élu de Vimont réfère aux messages diffusés à la télévision de Radio-Canada dans le cadre d’une campagne de communication intégrée, lancée le 13 mai, dont l’objectif est de «faire rayonner Laval» en mettant en valeur des paysages naturels que recèle l’île Jésus.
Celui qui claquait, il y a trois ans, la porte du Mouvement lavallois – Équipe Marc Demers se demande plutôt si le parti au pouvoir «favorise les nouvelles taxes foncières et les îlots de chaleur au détriment de la qualité de vie».
Trait-Carré
À cet égard, il déplore l’absence du Bois du Trait-Carré dans la mise en œuvre de la Trame verte et bleue lavalloise. «Peut-on déduire que le maire voudrait toujours vendre 60 % de ce boisé à des promoteurs de tours à condos comme en 2018?» questionne-t-il.
On se rappellera qu’à l’été 2018, la volonté de l’administration Demers était de céder 7 des 12 hectares de ce milieu naturel du centre-ville au Groupe immobilier FTQ en compensation de l’expropriation que celui-ci avait subie en 2013 pour construire la Place Bell. L’entente de principe intervenue avec le développeur avait toutefois été rejetée par le conseil municipal en pleine crise politique, laquelle avait eu pour effet de reléguer le maire Marc Demers au rang de minoritaire.
Milieux humides ignorés
Par ailleurs, Michel Poissant estime aujourd’hui beaucoup trop timide le Règlement de contrôle intérimaire (RCI) concernant la protection des milieux humides d’intérêt pour lequel il avait voté en faveur en juillet 2020. Ce Règlement, rappelons-le, protège 1062 hectares de milieux humides, à savoir 67 % de l’ensemble des étangs, marais, marécages et tourbières recensés sur l’île Jésus.
M. Poissant explique qu’au moment du vote, il ne disposait pas de toute l’information requise pour prendre une décision éclairée. «Mais le chat est sorti du sac après coup», soutient-il en évoquant le mémoire intitulé Le grand intérêt des derniers milieux humides lavallois publié en novembre dernier par le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval.
L’organisme y détaille 22 grands complexes de milieux humides oubliés malgré leur valeur écologique qui justifierait leur conservation, réclamant du coup que la Ville les intègre à son RCI.
De ce nombre, le secteur du ruisseau Papineau-Lavoie voisinant avec le développement du Bergerac, situé au nord-est de l’autoroute 440 et du boulevard Curé-Labelle.
«[Là] où la construction de tours à condominium est omniprésente, le CRE a répertorié 15,4 hectares de milieux humides à protéger, alors que la Ville octroie des permis de construction, certains diraient de destruction», souligne Michel Poissant qui insiste tout particulièrement sur l’importance de préserver ces écosystèmes situés en zone aussi fortement urbanisée.
«À titre d’élus, nous avons la responsabilité de gérer le bien collectif et ainsi écouter les citoyens et les organismes qui se sont prononcés haut et fort pour protéger ces milieux», termine M. Poissant.
Enfin, rappelons qu’en mars dernier, en réponse aux critiques de l’opposition en matière de protection d’espaces naturels, Stéphane Boyer affirmait que sous l’administration Demers, les aires protégées avaient quadruplé, passant de 3 à 12 % du territoire lavallois, et que la Ville avait investi ces dernières années plus de 50 M$ dans l’acquisition de boisés, berges et milieux naturels.