Mis à jour le 07 juillet 2025 à 18h18
Trois ans après le vote unanime du conseil municipal à l’effet de mettre en place un comité consultatif ad hoc sur la langue française, cette instance citoyenne dépose un «rapport inédit» sur l’état du français à Laval.
Le document sera rendu public demain soir à la séance du conseil, mardi 8 juillet, indique aujourd’hui l’administration Boyer.
Par ailleurs, la Ville indique qu’elle adoptera d’ici les prochaines semaines une nouvelle directive interne visant à encadrer l’utilisation d’une autre langue que le français dans ses communications officielles.

Recommandations
Selon le maire Stéphane Boyer, le rapport «pose un regard lucide et rassembleur sur la réalité linguistique lavalloise» alors que l’anglicisation de l’île Jésus s’observe de recensement en recensement.
Les recommandations qui y sont formulées s’articulent autour de sept axes, dont «l’exemplarité linguistique de l’administration [municipale], la valorisation du français dans l’espace public, l’accès à des activités culturelles en français et une meilleure communication avec les entreprises et les personnes nouvellement arrivées».
La Ville de Laval «se réjouit que plusieurs d’entre elles trouvent déjà écho dans des initiatives mises en place», tels la remise d’une trousse d’accueil en français aux personnes nouvellement arrivées, la diffusion de musique francophone dans tous les espaces municipaux ainsi que le développement d’une stratégie de contenu en français sur la plateforme TikTok pour mieux rejoindre les jeunes, précise-t-elle.
D’autres recommandations seront évidemment mises en œuvre, notamment l’élaboration d’un plan d’action municipal et une campagne de valorisation du français, note le maire Boyer. Ce dernier s’est engagé à transmettre au ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, copie du rapport dont certaines «propositions structurantes dépassent le champ d’action municipal et méritent d’être portées à l’échelle nationale», fait-il valoir.
Net recul du français
Le dernier recensement fédéral révélait un net recul du français comme première langue officielle parlée dans les chaumières lavalloises. La langue de Molière y a perdu 3 points entre 2016 et 2021, passant sous la barre des 70 %. Ce repli est plus marqué que celui observé sur l’île de Montréal et dans la région de l’Outaouais, où le français accuse un recul de 2,4 %.
Ce printemps dernier, en entrevue au Courrier Laval, le président de la Société nationale du Québec à Laval (SNQL), Michel Leduc, voyait l’avenir du français constamment menacé dans la 3e grande ville au Québec, considérant «la propension naturelle d’apprendre l’anglais» chez les nouveaux arrivants qui ne parlent aucune des deux langues officielles au pays. Il constatait d’ailleurs l’accueil de la clientèle en anglais dans «beaucoup de commerces» sur le territoire.
Incidemment, le rapport met en lumière le caractère cosmopolite propre à Laval, deuxième terre d’accueil derrière Montréal alors que le tiers de sa population (32 %) est né à l’extérieur du pays.
«Dans ce contexte, le défi est de taille, mais aussi porteur de sens, souligne la Ville. Le comité plaide pour une approche du français comme langue inclusive et rassembleuse. Une vision que l’administration municipale partage et entend concrétiser en poursuivant ses efforts, main dans la main avec la société civile, les institutions publiques et les autres paliers de gouvernement».
Cela dit, toujours selon le recensement de 2021, 92 % de la population lavalloise est en mesure de soutenir une conversation en français comparativement à 95 % en 2001, notent les autorités municipales. Durant la même période, la proportion de la population qui parle français au moins régulièrement au travail est passée de 94 à 91 %.
Directive claire
Enfin, conformément à la modernisation de la Charte de la langue française, la Ville déposera cet été une directive particulière précisant les situations exceptionnelles dans lesquelles une autre langue peut être utilisée par l’administration municipale dans ses communications officielles.
Ces situations touchent notamment la sécurité et la santé publique, la justice naturelle, l’accueil des personnes immigrantes récemment arrivées ou encore les communications avec des groupes précis, comme les autochtones et les personnes admissibles à l’éducation en anglais.
«Cette directive à l’attention des membres du personnel renforcera le devoir d’exemplarité de l’administration, tout en permettant une meilleure compréhension des exceptions prévues par la loi», termine la Ville qui dit appliquer scrupuleusement la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français depuis le 1er juin 2023.
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