L’Association Lavalloise pour Personnes Aidantes (ALPA) applaudit la nouvelle politique nationale pour les proches aidants. Elle espère s’impliquer dans la création du plan d’action qui servira à mettre en œuvre les différentes mesures pour soutenir les proches aidants lavallois.
«J’ai toujours été la proche aidante de ma fille qui a une trisomie 21 et de ma mère qui a 91 ans, commente Louise Bastien, membre du comité d’administration de l’ALPA. J’ai commencé à m’impliquer au niveau communautaire depuis la naissance de ma fille. Mon implication venait de soi. Je souhaitais revendiquer les droits de ma fille qui n’a pas une voix pour le faire.»
Le projet de loi 56, qui vise à reconnaître les proches aidants, a été officiellement déposé le jeudi 11 juin par la ministre des Aînés et des proches aidants, Marguerite Blais.
«Dans mon cas, j’ai pu continuer à travailler et m’occuper de ma fille en même temps, parce que j’avais l’aide de ma famille, explique Louise Bastien, une résidente de Vimont. Quand tu es parent, tu as de la difficulté à te faire reconnaître comme proche aidant. Je connais beaucoup de personnes qui ont dû quitter leur emploi pour s’occuper de leur enfant lourdement handicapé.»
Québec s’est engagé à offrir des services de répit aux proches aidants comme ceux offerts par la maison Francesco Bellini de la Société d’Alzheimer de Laval.
Création de comités
Un observatoire québécois de la «proche aidance» et deux comités seront créés afin de fournir de l’information objective et soutenir les diverses actions gouvernementales.
«La loi est une surprise pour nous, car elle répond à différents critères qu’on demandait quant à la reconnaissance des proches aidants, affirme France Boisclair, directrice générale de l’ALPA. On a un intérêt à faire partie du Comité de partenaires et participer à la mise en place du plan d’action.»
Tous les cinq ans, le gouvernement prévoit modifier cette politique nationale par le biais d’un plan d’action.
Le projet de loi 56 octroie au ministère de Santé le pouvoir d’inspection à l’égard des résidences privées et d’autres ressources d’hébergement pour les clientèles vulnérables.
«Les proches aidants, qui sont de grands soutiens dans les CHSLD ou dans le maintien d’une personne à domicile, devraient avoir un montant pour couvrir les frais de stationnement, déplacements et frais médicaux, déclare Louise Bastien. Si on comptait déjà toutes les heures travaillées et les frais dépensés, ça couterait des milliards au gouvernement.»
Rémunération
«Dans le projet de loi, on ne spécifie pas encore si l’argent sera versé directement aux proches aidants, note France Boisclair. Il est toujours difficile et long pour les proches aidants de justifier les demandes et d’obtenir les revenus reliés aux diverses dépenses.»
Une analyse sera faite par le gouvernement qui devra décider s’il va continuer à verser l’argent par l’entremise des organismes ou directement aux proches aidants.
«Quand je lis le projet de loi 56, on parle beaucoup des proches aidants pour personnes aînées, mais on mentionne très peu les autres types de proches aidants, souligne Louise Bastien. Il est important que plusieurs organismes avec des missions diverses puissent participer activement pour que tous les proches aidants soient représentés.»
Le projet de loi fera l’objet de consultations particulières à la rentrée parlementaire, l’automne prochain.
«Il faut arrêter de se servir des proches aidants comme appui au système de santé et les rémunérer, les reconnaître», conclut la directrice générale de l’ALPA.
Notons que la première semaine de novembre sera proclamée la Semaine nationale des personnes proches aidantes.
Le gouvernement a également mis en marche un important chantier de construction des CHSLD qui seront désormais appelées maisons des aînés. Ces nouveaux établissements deviendront les nouveaux «milieux de vie» pour les personnes âgées en perte d’autonomie.