L’auteure lavalloise bien connue Micheline Duff s’est inspirée d’un voyage de tourisme en Tanzanie et de ses échanges avec une travailleuse humanitaire au Burkina Faso pour camper l’action de Et pourquoi pas ailleurs?, son 23e livre, publié cette fois chez Québec Amérique.
L’écrivaine met en scène une ode sans fard au continent africain, fidèle à son style alliant réalisme à la limite du documentaire et l’émotion de personnages plus vrais que nature.
«Mes lecteurs vont découvrir une autre façon de vivre sur notre planète encore de nos jours.»
– Micheline Duff, auteure
D’abord, elle a plongé dans ses souvenirs du célèbre parc Serengeti, à l’été 2015.
«Avec ma fille, son mari et mon époux, nous avons fait une excursion mémorable en jeep, raconte-t-elle sur la terrasse d’un café lavallois. Le lion est là devant toi avec son air faussement gentil, tellement proche que tu pourrais le flatter. Plus loin, on voit les troupeaux de girafes, d’éléphants, hippopotames. Puis il y a eu la rencontre de tribus vivant encore à l’âge de pierre.»
Le mari de Mme Duff ira même chasser le babouin à l’arbalète avec les hommes du village. «Ces gens sont nomades, sans maison fixe. Ils vivent de la nature et ont L’air parfaitement heureux.»
Rencontre déterminante
De retour à Sainte-Dorothée, Micheline Duff apprend que l’une des meilleures amies de sa fille habite tout près. Cette criminologue de formation a marié un Burkinabé rencontré lors d’une mission d’aide humanitaire. Ils ont deux beaux garçons.
«J’ai soupé quelques fois en leur compagnie pour en apprendre le plus possible sur les mœurs du Burkina Faso et ce travail, avant d’entreprendre beaucoup de recherche en bibliothèque», souligne l’écrivaine.
Si la réalité semble facile à première vue, l’héroïne imaginée par Mme Duff, nommée Mélanie Deslauriers, découvrira la face plus sombre de l’Afrique: les orphelinats, le manque de médicaments et les conditions périlleuses du milieu hospitalier, les femmes battues ou agressées en pleine rue.
«Il est impossible pour une personne de sexe féminin de sortir dehors le soir, elle est sûre de se faire attaquer», affirme l’auteure qui relatera aussi les difficultés d’adaptation de Zakaria, son héros masculin mathématicien, à la vie occidentale, notamment le crédit et jargon des banques.
Dans une volonté de transparence envers les différences culturelles à L’intérieur du couple fictif, la complexité d’organiser un mariage mixte et l’importance de la famille africaine dans celui-ci ne passeront pas sous silence.
«Il reste que ce qui m’a marqué le plus chez les Africains demeure cette façon de vivre en toute liberté, sans contrainte, mais dans un manque criant de ressources, notamment sur santé et l’éducation», de conclure Micheline Duff qui prépare une nouvelle saga familiale après avoir terminé son prochain roman s’attardant au destin inusité d’un homme itinérant.