L’école privée non subventionnée d’Auteuil, L’Académie Lavalloise (L’A.L.) a jusqu’au 30 août pour faire les ajustements à son programme et communiquer certains documents au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS).
Menacée de fermeture par le MELS un mois avant la rentrée des classes, l’école qui compte 50 enfants en maternelle et 216 en primaire ouvrira le 23 août, même si son permis demeure suspendu.
Depuis 2006, le gouvernement provincial lui reproche de ne pas respecter les exigences relatives à la qualification du personnel enseignant, au contrat de services éducatifs et aux frais exigés aux parents. Devant la mobilisation des familles et vus les délais très courts, la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne a fait marche arrière.
Compte-rendu
La direction écrit dans un compte-rendu aux parents d’élèves que l’école va transmettre au Ministère la certification de la capacité maximale d’accueil de l’établissement, ainsi que la modification du contrat des services éducatifs.
«Il y aura deux contrats de services éducatifs distincts, un pour le préscolaire et un pour le primaire. Dans les deux cas, les frais d’inscription demeurent à 200$ auquel s’ajoute un montant additionnel de 50$ pour les frais d’ouverture de dossier. Et, il n’y aura plus possibilité d’effectuer un paiement par anticipation sur les frais de scolarité», indique la nouvelle directrice de l’établissement, Véronique Guindon.
L’établissement devra aussi fournir sa liste d’achat d’ordinateurs portables et de matériel didactique ainsi que les bons de commande des manuels de la Maison d’édition Service scolaire (Sesco). «C’est beaucoup de papiers en somme», poursuit la directrice.
Rencontres
L’annonce de fermeture de L’A.L., annoncée par voie postale le 29 juillet, avait provoqué interrogations et inquiétudes. Le 1er août, l’école a organisé une assemblée extraordinaire avec les familles. Le lendemain, deux réunions ont eu lieu dans le bureau de la ministre de l’Éducation.
Une première était prévue à 8h entre Mme Courchesne, le comité exécutif de parents d’élèves et les députés de Laval. Plus tard dans la matinée, la ministre s’est entretenue avec Véronique Guindon, directrice générale et directrice pédagogique des 4e, 5e et 6e années.
«La directrice est enchantée, elle sait qu’à cout terme elle aura beaucoup de travail. Je suis heureux pour les parents et les élèves. Maintenant, la balle est dans leur camp», déclare Vincent Auclair, député de Vimont.
Entente
L’A.L. a quatre mois pour regagner les faveurs du Ministère. «Si l’école manifeste vraiment son intérêt pour revoir son fonctionnement, alors la suspension sera levée. Dans le cas contraire, les parents seront avisés de sa fermeture définitive. D’ailleurs, ils sont d’accord avec nous et suivent le dossier», poursuit M. Auclair.
Selon l’ancien directeur, David C. Zakaïb, «le climat de travail entre le Ministère et la direction de l’établissement a été extrêmement positif». Ce dernier, après 27 ans à la tête de l’établissement fondé par sa mère il y a 52 ans, part à la retraite, mais reste «consultant sur appel, en cas de besoins», dit-il.
M. Zakaïb répond des irritants qui se sont accumulés entre l’A.L. et le Ministère au fil des années: «nous étions pris entre les demandes du gouvernement et les demandes des parents. Les pourparlers ont débuté au mois d’avril avec le Ministère, mais c’était un peu comme la tour de Babel: on se parlait et personne ne s’écoutait.»
L’anglais à la maternelle
«Notre projet éducatif est superbe et les parents sont prêts à débourser. Toutes les familles exigent qu’il y ait de l’anglais à la maternelle», déclare l’ex-directeur.
«En tant qu’école privée, nous avons le droit d’enseigner l’anglais au préscolaire, mais il nous appliquer le programme de formation du MELS. Nous devrons aussi appliquer le nouveau bulletin qui sortira en octobre, ce qui pourrait modifier le calendrier scolaire», poursuit la jeune directrice.
Transparence
L’école a bénéficié de tolérances du Ministère. L’A.L. a jusqu’au 1er septembre pour faire une nouvelle demande de permis pour l’année 2011-2012.
Un bilan financier vérifié par une firme de comptables sera transmis dans le courant du mois d’octobre au Ministère. «C’est un point qui pouvait être réglé après le 30 août», poursuitla directrice.
Enfin, un comité de suivi de six parents a été créé pour travailler de concert avec le Ministère. «Je serai présente aussi, il s’agit d’une grande collaboration entre l’école, le gouvernement et les parents», conclut Mme Guindon.