Avec le couvre-feu en vigueur, les maisons d’aide et d’hébergement lavalloises et du Québec sont inquiètes pour les femmes et les enfants victimes de violence conjugale.
Un sondage, mené par le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale auprès de 87 femmes, révèle que la violence s’est intensifiée avec le confinement, autant en terme de fréquence (43,5%) qu’en gravité (42%).
«C’est une conclusion vraiment inquiétante, soutient Julie Bruyère, coordonnatrice à la Maison de Lina, qui est basée à Laval. C’est pourquoi c’est important qu’elles sachent qu’elles peuvent fuir la violence couvre-feu ou pas.»
Chercher du soutien
Le sondage souligne également que les femmes ne demandent pas d’aide, car: la présence du conjoint ne leur permet pas d’appeler une ressource (43%), les préoccupations du quotidien liées à la pandémie sont trop prenantes (29%) et les recommandations de la santé publique les découragent de chercher du soutien (21%).
De plus, parmi celles qui sont venues chercher de l’aide, 46% d’entre elles n’ont pas fait suite à ces démarches alors qu’elles n’avaient pas accès à un moyen de transport.
«Elles doivent absolument savoir que nous pouvons payer le taxi pour elles», confie Julie Bruyère. Les maisons d’aide et d’hébergement à Laval sont ouvertes depuis le début de la pandémie. Nous avons toutes les mesures sanitaires en place pour que ce soit sécuritaire.»
La coordonnatrice incite également les proches à rester vigilants et ne pas hésiter à suggérer des ressources, appeler une maison d’hébergement ou accueillir une femme chez soi, et ce, malgré les mesures sanitaires.
«Une autre idée, c’est d’instaurer un nom de code avec une femme victime afin de savoir quand intervenir», suggère Julie Bruyère.
Dans tous les cas, elle insiste sur l’importance pour les proches de garder contact avec la femme susceptible de subir des violences.