Une annonce qui arrive à moins de deux mois et demi du dépôt du budget 2009, prévu le 8 décembre prochain. «M. Turbide a accepté une excellente occasion d’affaires avec des conditions qu’aucun corps public n’aurait pu égaler», a indiqué, lundi après-midi, le maire Gilles Vaillancourt, en entrevue au Courrier Laval.
Se gardant bien de dévoiler pour l’instant l’identité de son nouvel employeur, une multinationale se limitera-t-il à dire, le principal intéressé reconnaît que le défi est non seulement très intéressant, mais qu’il se présente à un moment opportun dans sa vie. «À 45 ans, c’était le temps!», déclare Gaétan Turbide, un père de deux grands enfants de 17 et 13 ans.
Statut de contractuel
À Ville Laval, Gaétan Turbide jouissait d’un statut de contractuel, rappelle le maire Vaillancourt qui se doutait bien que ce gestionnaire d’envergure ne collerait pas pendant 20 ans à la direction générale de ville de Laval, et ce, malgré tout le prestige, le pouvoir et les hautes responsabilités qui incombent à son titulaire.
À Laval, le directeur général qui voit à la bonne gestion des affaires municipales courantes est responsable d’un budget consolidé de 650 millions de dollars et d’un personnel de près de 2500 employés. «Quand j’ai accepté le poste, l’objectif n’était pas de m’ancrer, ni de chercher une sécurité d’emploi à tout prix», explique M. Turbide à qui il restait une vingtaine de mois à écouler à son contrat de travail, avant le prochain renouvellement.
Déchirante décision
Gaétan Turbide qualifie de «déchirante» sa décision de quitter la Ville qu’il servait depuis bientôt cinq ans.
En janvier 2004, il délaissait la direction générale de la Société de transport de Laval (STL) pour accepter un poste d’adjoint au directeur général de Ville Laval, Claude Asselin. À ce titre, il était responsable des dossiers en lien avec les services de l’environnement, de l’ingénierie, de la protection des citoyens, des ressources humaines, des travaux publics et de l’urbanisme.
Deux ans plus tard, à la suite du départ à la retraite de M. Asselin, Gaétan Turbide était nommé au poste de directeur général.
Le D.G. démissionnaire a dûment avisé le comité exécutif de son changement de carrière au moins quatre mois avant son départ, tel que stipulé à son contrat de travail, affirme le maire Vaillancourt. Ce dernier assure d’ailleurs que les deux parties se laissent en d’excellents termes. «M. Turbide avait abattu un travail extraordinaire à la tête de la STL en restructurant tout le service et il a fait la même chose à la direction générale de la Ville», ajoute le maire. Il précisera au passage que c’est sous la houlette de Gaétan Turbide que s’est déployé le service téléphonique 311, ce guichet unique pour tous les appels non urgents et les requêtes des Lavallois, s’inscrivant dans la foulée de Déclaration de services aux citoyens publiée en juin 2007.
Incidemment, cet important virage qu’il a initié et qui a su rallier l’ensemble des employés de la Ville est ce dont il est le plus fier.
Le «style de gestion collégiale orientée sur l’équipe» qu’il a amené à Laval va lui survivre, poursuit Gilles Vaillancourt qui pourrait faire connaître d’ici les prochaines heures le successeur de Gaétan Turbide au poste du plus haut fonctionnaire de la ville de Laval.
M. Turbide est actuellement entouré de quatre directeurs généraux adjoints en Jean-Marc Melançon, Gaétan Vandal, Richard Fleury et Jocelyn Vallières, actuellement en congé de maladie. Le prochain directeur général de Ville Laval devra rapidement s’atteler au travail en vue du prochain budget 2009.
Rappelons qu’en février 2006, Gaétan Turbide devenait le 3e directeur général de la Ville depuis la création de Laval, le 6 août 1965. Marc Perron avait occupé les fonctions pendant les 23 premières années, suivi de Claude Asselin qui a dirigé la Ville durant les 18 années suivantes. La stabilité à ce poste hautement stratégique a d’ailleurs déjà été identifiée par le maire fondateur de Laval, Jean-Noël Lavoie, comme une raison du succès lavallois.