En séance extraordinaire le 19 juin, le conseil municipal a entériné l’acquisition au coût de 11 M$ d’un immeuble industriel évalué à 5,7 M$ pour y relocaliser certains services municipaux.
«Ça mériterait un vrai sommaire exécutif, a d’abord commenté l’élu dissident du parti au pouvoir Michel Poissant, laissant entendre que l’administration Demers n’avait pas suivi les règles habituelles en raison de l’absence d’un sommaire décisionnel en appui à la résolution. On va vous donner le bénéfice du doute sur la transaction.»
Puis, il a enchaîné: «Je ne veux pas qu’on tombe dans des guerres, des débats; j’aimerais ça qu’on nous revienne amicalement avec un vrai sommaire exécutif, des rapports d’évaluation et d’audit environnemental dans des délais raisonnables. Je n’en fais pas une recommandation, c’est une suggestion.»
D’une superficie de 13 600 mètres carrés, le bâtiment situé au 2785, ave Francis-Hughes appartient à Parker Hannifin Corporation, un leader mondial des technologies du mouvement et du contrôle qui a fait le choix de quitter le Québec au printemps.
Deux fois le coût de l’évaluation
Une simple vérification au rôle d’évaluation foncière nous apprend que la valeur du bâtiment et du terrain de 45 000 mètres carrés totalise 5 740 900 $, soit près de la moitié des 11 M$ payés par la Ville.
«Les équipements industriels ne sont pas portés au rôle, mais ils sont là et on doit les acquérir», explique Pierre Huot, directeur du Service de l’évaluation qui chapeaute ce type d’acquisition.
Il réfère, entre autres, à la mécanique du bâtiment, la ventilation et les chambres de peinture. Des équipements qui pourront servir, nommément pour la réhabilitation de bornes fontaines, précise-t-il.
Par ailleurs, M. Huot ajoute qu’on est en fin de rôle triennal et que les valeurs qui y sont inscrites remontent au 1er juillet 2014.
«Regardez les autres transactions faites dans les parcs industriels! Je ne vous dis pas qu’on est dans le même ordre de grandeur, mais il y a une prime actuellement. C’est un marché de vendeur; c’est le vendeur qui mène le bal dans le domaine industriel.»
D’autres acheteurs étaient en lice, ce qui a forcé la Ville à bonifier de 750 0000 $ son offre initiale pour acquérir l’immeuble du 2785, avenue Francis-Hughes. «À 11 M$, nos marges de manœuvre étaient respectées», assure Pierre Huot.
Urgence
À la Ville, on explique qu’il y avait urgence d’agir, alors que le nouveau bâtiment municipal devrait accueillir ses premiers employés dès l’automne.
À terme, on prévoit y transférer les effectifs de huit services, nommément le Service de la gestion de l’eau dont le personnel se retrouve, entre autres, dans des roulottes aménagées sur le terrain du garage municipal au 2550, boulevard Industriel.
Le directeur de la gestion des immeubles du Service des travaux publics, Nicolas Moukhaiber, explique que le bâtiment de la caserne 1 voisinant la cour municipale, à l’entrée du pont Viau, est en fin de vie utile.
«Les services connexes à la caserne y seront relocalisés en permanence», dit-il en parlant de la gestion des équipements du service d’incendie, des préventionnistes, des mesures d’urgence et du personnel administratif.
En 2019, la Ville devra également y aménager temporairement le poste de gendarmerie de l’est de Laval, dont l’édifice Valérie-Gignac du 3225, boulevard Saint-Martin doit faire l’objet de travaux de réfection majeure.
Huis-clos
Convoquée à 16h30 le 19 juin, la séance extraordinaire du conseil a été précédée d’un huis-clos de 40 minutes, durant lequel le directeur général adjoint aux services de proximité, Jacques Ulysse, a présenté le projet d’acquisition et répondu aux questions des élus.
Par la suite, les choses se sont déroulées rondement, le conseil municipal expédiant en 9 minutes les 12 points à l’ordre du jour.