Le budget 2017 prévoit l’élargissement du programme de soutien à domicile des personnes âgées de 65 ans aux 12 000 aînés lavallois vivant en chambre.
En clair, la Ville modifie les conditions d’éligibilité à ce programme de subvention dont étaient écartés systématiquement, jusque-là, les aînés les plus vulnérables.
Désormais, ceux-ci auront droit à une subvention annuelle de 100 $ par unité d’habitation, indépendamment de la taille de leur logement.
Quant aux occupants bénéficiaires du supplément de revenu garanti (SRG) que verse Ottawa en vertu de la Loi sur la sécurité de la vieillesse, ils toucheront non pas 100 $, mais bien 200 $ dès l’an prochain.
Ajustement
Rappelons que ce programme instauré à l’automne 2014 visait essentiellement à régulariser une pratique illégale vieille de 25 ans à Laval qui consistait alors à rembourser aux aînés la taxe d’eau. Cette mesure électoraliste avait été l’un des premiers gestes posés par le maire Gilles Vaillancourt à la suite de sa première élection en 1989.
«Maintenant, ceux qui vivent en chambre et qui n’ont pas de cuisinière vont y avoir droit», mentionne le maire Marc Demers.
Tel que le règlement avait été rédigé il y a deux ans, seuls les occupants d’un logement «équipé d’une ou de plusieurs installations privatives pour préparer et consommer des repas» se qualifiaient pour l’aide financière versée par la Ville.
«On a modifié la définition du logement pour être capable d’inclure plus de gens», poursuit le maire, qui chiffre à 1,7 M$ le coût annuel de cet ajustement.
En 2017, l’enveloppe dédiée au programme favorisant le maintien à domicile s’élèvera à 5,9 M$.
Effet Anthian
Conseiller indépendant à l’origine de cette bonification, Pierre Anthian refuse d’en prendre le crédit. «Le principal, c’est qu’on arrête l’injustice et les inégalités», a-t-il réagi au lendemain du budget.
L’élu de Laval-des-Rapides était monté une première fois aux barricades lors du conseil municipal d’août 2015. Ce soir-là, il avait déposé une pétition signée par 135 résidents du Manoir Laval (Résidence Soleil), qui réclamaient le droit à cette subvention annuelle.
Depuis, il n’a cessé de se porter à la défense des locataires de studios et de 2 ½ dont le logement les disqualifiait pendant que «Gilles Vaillancourt est éligible à cette subvention», disait-il pour illustrer «l’incohérence» du programme qu’il souhaitait amender.
À cet égard, ses deux propositions avaient été battues à la majorité des élus en août 2015, puis en juillet 2016.
«À 10 mois des élections, finalement, l’idée a fait écho», termine celui qui se dit «ravi» pour les milliers d’aînés lavallois qui bénéficieront désormais de cette aide financière.