L’administration Demers a marqué un grand coup, le 1er septembre, en se dotant de trois plans directeurs majeurs qui paveront la voie à la mise en œuvre de la Trame verte et bleue de Laval.
Concourant à faire de Laval une ville plus verte, ces plans stratégiques ciblent la foresterie urbaine, les parcs et espaces publics de même que la conservation et mise en valeur des milieux naturels sur l’île Jésus.
Culture de la nature
«Nous travaillons depuis de nombreuses années à la protection de l’environnement avec divers projets d’aménagement et de conservation», a rappelé le maire Marc Demers par voie de communiqué.
La pandémie et le confinement ont contribué ces derniers mois à prendre la mesure de l’importance que revêtent les espaces verts, dit-il.
«Ceux-ci représentent désormais une source de bien-être essentielle. La Trame verte et bleue est un agent de changement qui, par la mobilisation des intervenants et des citoyens, fera de Laval une ville plus verte où il fait bon vivre», poursuit celui qui souhaite voir éclore «une culture de la nature».
Si la Municipalité entend déployer les premières initiatives en lien avec la Trame verte et bleue au printemps prochain, elle sollicitera d’ici-là la participation citoyenne et celle des acteurs en environnement, promet-elle.
Réactions
Organisme gestionnaire du Parc de la Rivière-des-Mille-Îles, Éco-Nature n’a pas manqué de saluer cette initiative municipale.
«[On] a grandement bénéficié des investissements réalisés dans la Phase I du déploiement de la trame par la Ville de Laval et la CMM [Communauté métropolitaine de Montréal]», a indiqué son nouveau président, David Maréchal, en identifiant notamment le Centre d’exploration érigé au coût de 15 M$ en 2019.
Il ajoute que de grands projets sont en cours chez Éco-Nature, citant au passage l’agrandissement du refuge faunique de la Rivière-des-Mille-Îles, qui passerait de 26 à 500 hectares, et la réalisation d’un projet de transport récréatif et utilitaire sur la rivière et en rive.
«Le Plan de conservation et de mise en valeur des milieux naturels viendra appuyer ces projets visant à créer un grand parc régional de conservation», se réjouit-il.
Enthousiasme partagé par Les Clubs 4-H du Québec et sa directrice Andrée Gignac, qui applaudit l’adoption des trois plans directeurs municipaux.
«Ces actions concrètes se rapprochent de la vision de notre organisation, soit que les jeunes et leur famille jouent davantage dehors dans la nature. Le Mouvement 4-H croit que la meilleure salle de jeu est couverte uniquement par le ciel et la cime des arbres», écrit-elle.
Foresterie urbaine
Le principal objectif du plan directeur de foresterie urbaine est de hausser l’indice de la canopée à 27 % d’ici 2035 tout en faisant en sorte qu’elle soit «plus résiliente aux changements climatiques, aux insectes et aux maladies exotiques».
Pour l’heure, la canopée formée des boisés et arbres urbains occupe 23 % du territoire lavallois.
Parmi les autres objectifs ciblés par ce plan stratégique, notons la création d’un Fonds de l’arbre basé sur un système de compensation, le développement d’une signature paysagère arboricole et une plus grande accessibilité aux îlots de fraîcheur en remplaçant le minéral par le végétal.
Parcs et espaces publics
Pour sa part, le plan directeur des parcs et espaces publics a pour ambition, entre autres, de valoriser le patrimoine fluvial, favoriser le contact avec la nature, développer des milieux de vie à échelle humaine et créer des espaces inclusifs, attrayants et confortables.
La Ville estime à «plusieurs dizaines» le nombre de «sites à potentiel d’aménagement récréatif» sur une ’île qui, selon la cible fixée pour 2035, donnerait à tous ses résidents «accès à un parc ou à un autre type d’espace public récréatif» dans un rayon de «800 mètres de marche maximum».
Milieux naturels
Quant au plan de conservation, il propose la mise en place d’un réseau de milieux naturels qui, à terme, serait frappé d’un statut de protection sur une superficie couvrant 14 % du territoire.
À ces objectifs de conservation s’ajoutent ceux visant l’accessibilité, la mise en valeur et la saine gestion de ces milieux naturels.
«Le réseau écologique est l’assise sur laquelle s’appuie le déploiement de la Trame verte et bleue», précise un plan stratégique qui prévoit développer une connectivité fonctionnelle entre les milieux naturels.
Troisième ville en importance au Québec, Laval abrite de nombreux habitats rares et une biodiversité remarquable à la faveur de 22 bois d’intérêt, 14 écosystèmes forestiers exceptionnels, 250 km de cours d’eau intérieurs. 1600 hectares de milieux humides et 2 rivières.
«Cela soulève ainsi d’importants enjeux de cohabitation qui, à défaut d’être considérés dans une perspective de développement durable, concourent directement à l’érosion de la biodiversité», reconnaît l’administration municipale.