Moins de 24 heures avant que la Ville ne rejette les projets de développement de l’île Gagnon et de Place Sainte-Rose dans leur forme actuelle, la Société nationale du Québec à Laval (SNQL) effectuait une sortie en règle contre ces deux projets immobiliers qui alimentent le débat public depuis la mi-juin.
Cette organisation dûment reconnue par le Mouvement national des Québécoises et Québécois (MNQ) ne cache pas ses inquiétudes quant à l’impact qu’aurait ce développement sur l’environnement architectural, écologique et social de Sainte-Rose. «On ne peut faire table rase du passé d’un quartier en échange d’une promesse floue d’ajouter quelques éléments architecturaux traditionnels, plaqués sur des constructions modernes; ce n’est pas là « donner une importante place à l’histoire du quartier », comme dit le promoteur», affirme-t-elle dans un communiqué publié le 7 août.
La SNQL déclare que le patrimoine bâti de Sainte-Rose est déjà assez «clairsemé, mal aimé et peu protégé» qu’il «n’a pas besoin d’une nouvelle phase de démolition», évoquant ainsi les deux douzaines de bâtiments que le promoteur projetait de raser au quadrant nord-ouest des boulevards Sainte-Rose et Curé-Labelle, lesquels se trouvent essentiellement sur la rue Thérèse-Casgrain.
Statut de protection
Aussi, la Société ajoute sa voix à celle d’Éco-Nature, l’organisme gestionnaire du Parc de la Rivière-des-Mille-Îles qui réclame à la Ville un statut de protection pour l’île Gagnon qui se trouve à quelques coups de rame de ses installations aménagées sur la berge du Garrot, principale porte d’entrée du Parc au cœur de Sainte-Rose.
«Il faut éviter à tout prix de vouloir créer un quartier pour gens fortunés sur le modèle de ce qui a été fait à Chomedey à l’ouest de l’autoroute 13 […] et dire non à ce Disneyland lavallois», écrit le président de la Société nationale du Québec à Laval, Jean Desautels.
Enfin, ce dernier proposait d’«inviter la population à dire ce qu’elle souhaite pour le quartier», suggérant la mise en place d’une équipe multidisciplinaire dans le cadre d’une démarche de conception participative.