Pas plus tard que la semaine passée, le petit chien de Maude Duval s’est fait attaquer par cet animal sauvage dans la cour de son terrain, entouré de cèdres. Lorsqu’elle est arrivée, il était déjà trop tard.
«On a sorti mon chien lousse à l’extérieur, le soir, car il ne sortait habituellement pas de la cour, explique Maude, encore endeuillée d’avoir perdu son animal de compagnie, un Lhassa Apso. On l’a appelé, mais il ne répondait pas. Je suis allée voir et j’ai vu le coyote. Il était dans le fond de la cour. J’ai couru et j’ai vu mon chien par terre, plein de sang.»
Elle ajoute que le chien de son voisin est aussi disparu l’été dernier.
Sa mère, Josée Fleurant, aimerait que ces animaux soient trappés. «Ils rôdent aux alentours de mon terrain, laisse savoir celle qui a déjà vu l’animal sauvage traverser la rue. Je n’aime pas ça et je ne me sens pas en sécurité. Je ne voudrais pas arriver face à lui.»
Une ou deux bêtes
La Corporation pour la mise en valeur du Bois de l’Équerre avance qu’il y aurait une ou deux de ces bêtes sauvages habitant dans ces 225 hectares de milieu naturel parmi, entre autres, des chevreuils, renards, lapins à queue blanche, ratons laveurs, marmottes et amphibiens. Plusieurs citoyens ont fait part à la Corporation qu’ils les ont vus cette année.
«Ça reste bien normal dans un milieu naturel de cette valeur, explique Carole Garceau, coordonnatrice de la Corporation et également biologiste. On a des écosystèmes assez complets pour être capables de maintenir cet animal-là ici.»
Le coyote est très territorial. Si on décide de le trapper, il va mourir. Selon Mme Garceau, cette technique de dissuasion est inutile.
«Si la niche écologique se vide, il y aura d’autres animaux dans quelques mois qui reviendront à nouveau sur le même territoire», ajoute-t-elle.
Chiens en laisse
Le coyote n’est pas dangereux avec les humains s’ils se comportent correctement en sa présence, car cet animal est bien impressionné par eux. Aussi, aucun cas d’attaque envers les enfants n’a été répertorié au Québec.
Chaque fois qu’on a rapporté à l’organisation la présence de ce mammifère voisin du loup (comme un hurlement) dans le Bois de l’Équerre, il s’agissait de personnes qui ne tenaient pas leur chien en laisse.
«Si le chien est très petit et qu’il court n’importe où, pour un coyote, c’est interprété comme une proie, indique la biologiste. Ils peuvent donc s’en prendre aux petits animaux, comme un lapin, un écureuil, un chien ou un chat, car ce sont des carnivores. C’est normal pour un animal sauvage. Lorsque le chien est tenu en laisse près du maître, même s’il peut être intéressé par l’animal, normalement, il ne s’approchera pas.»
En ce qui concerne un gros chien, le coyote le voit plutôt comme un compétiteur sur son territoire et il peut japper.
Par ailleurs, un règlement municipal indique de tenir son chien en laisse, sauf dans un parc canin ou sur un terrain privé, s’il est clôturé.
Présent dans les grandes villes
Toutes les grandes villes nord-américaines doivent conjuguer avec la présence du coyote, car cet animal s’adapte facilement aux nouveaux environnements.
«Il fait maintenant partie de la faune urbaine et il faut apprendre à vivre avec lui», ajoute Carole Garceau. On en retrouve aussi à Montréal dans les parcs-nature. Il migre des milieux ruraux à partir des voies ferrées.
Par ailleurs, aucun cas de rage n’a été recensé au Bois de l’Équerre lors des dernières vérifications effectuées cette année.
Comportements à adopter en présence d’un coyote
Ne pas partir en courant
Le regarder dans les yeux en reculant doucement et en faisant du bruit
Montrer qu’on est dominants
Ne jamais tenter de l’apprivoiser
Toujours tenir son chien avec une laisse courte
Ne pas laisser la nourriture de son animal domestique à l’extérieur pour les citoyens qui habitent près d’un milieu naturel