Afin de venir en aide aux femmes qui «tombent dans les mailles du filet» du réseau d’aide existant à Laval, la Table de concertation de Laval en condition féminine (TCLCF) insiste sur la nécessité de mettre sur pied une ressource d’hébergement non-mixte pour ces femmes et leurs enfants.
Selon le rapport Besoin des femmes en difficulté à Laval: Vers l’adaptation et la création de nouvelles ressources?, réalisé en partenariat avec l’Université du Québec à Montréal, les Lavalloises en situation de précarité vivent des difficultés multiples et interreliées.
«Il existe plein de ressources à Laval, mais ces femmes ont une multitude de besoins qu’il faut regarder globalement, explique Marie-Ève Surprenant, coordonnatrice de la TCLCF. On ne peut pas les prendre à la pièce.»
Effectivement, en plus d’une précarité économique, le rapport dévoile chez ces femmes une grande souffrance psychique et une fragilisation du lien social.
«Elles portent en elles beaucoup de trauma et elles ont développé des stratégies de survie qui s’avèrent nuisibles, telles que la consommation ou l’industrie du sexe», partage la coordonnatrice.
Forte demande
Selon une étude de marché réalisée avec la firme Darvida Conseil, plus de 1000 demandes d’hébergement de femmes ont été refusées à Laval en 2018-2019, notamment par faute de place.
«Avec la pandémie, qui est un révélateur des inégalités, Laval ne peut pas se passer plus longtemps d’une ressource pour ces femmes et surtout, une ressource non-mixte, insiste Marie-Ève Surprenant. Plus on retarde, plus les situations s’aggravent et plus les ressources communautaires sont débordées.»
Notons que la demande lavalloise est estimée à près de 900 femmes avec ou sans enfant, et ce, pour des durées à court et moyen terme.
Maison Marie-Marguerite
La ressource d’aide et d’hébergement prévue par la TCLCF se veut un lieu d’accueil, d’écoute, d’accompagnement et de guérison.
Composée de 20 chambres, la maison pourrait accueillir une trentaine de personnes, femmes et enfants, pour de l’hébergement d’urgence, à court, moyen et long terme.
Adjacente à celle-ci, une unité de 30 logements pourrait également accueillir d’autres femmes pour une période variant entre 6 mois et 2 ans.
En collaboration avec d’autres ressources lavalloises, divers services y seraient offerts, tels que de l’intervention psychosocial, du dépannage alimentaire et des ateliers de groupe.
«Mettre sur pied une nouvelle ressource, c’est en moyenne de 5 à 10 ans, partage Marie-Ève Surprenant. C’est ardu et c’est pourquoi nous sommes rendues à renforcer tous nos partenariats.»