La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, a annoncé le 13 mai la mise en chantier de la première maison des aînés lavalloise qui s’implantera dans le parc Armand-Frappier.
«Le début des travaux de la maison des aînés de Chomedey est une étape importante pour la population de Laval», a-t-elle déclaré, rappelant la promesse du «gouvernement de ne ménager aucun effort pour nos aînés».
Situé à l’angle du boulevard des Prairies et de la 58e Avenue, ce projet s’inscrit dans une démarche de transformation majeure des milieux d’hébergement et de soins de longue durée que l’on veut à dimension humaine.
Ainsi, la maison sera constituée de 8 unités de vie de 12 places chacune, toutes équipées d’un salon, d’une cuisine et d’un espace pour les activités. Les 96 résidents disposeront tous d’une chambre individuelle comprenant une salle de bain complète privée.
Ces milieux de vie avec vue sur deux jardins centraux occuperont une superficie de 14 000 mètres carrés. Évaluée à 52 M$, la maison des aînés dont la construction a été confiée à Pomerleau serait livrée à l’automne 2022. Elle accueillera une clientèle présentant des troubles cognitifs de modérés à sévères.
Site controversé
Identifié l’automne dernier, le site d’implantation n’a pas fait l’unanimité dans la communauté.
Il y a une dizaine de jours, la directrice générale de CANOPÉE – Le réseau des bois de Laval, Cornelia Garbe, lançait un cri du cœur pour la conservation du parc Armand-Frappier dans son intégralité.
La lettre qu’elle signe, dont la ministre Blais, les députés Christopher Skeete et Saul Polo et les élus municipaux ont tous reçu copie, a été lue à la dernière séance du conseil municipal.
Elle était à l’effet de «reconsidérer le choix du parc Armand-Frappier pour y construire la maison des aînés, de conserver l’entièreté du site en espace vert et de le rendre accessible à la population».
Tout comme l’avaient fait avant lui la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) et le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval, CANOPÉE questionnait cette décision, faisant valoir le rôle essentiel de cet espace vert reliant la rivière des Prairies au centre-ville de Laval à travers le parc de l’INRS et le bois Armand-Frappier, qui abrite un écosystème forestier exceptionnel et des espèces vulnérables.
«Ce corridor écologique, dont une pièce maîtresse demeure le parc Armand-Frappier, assure le maintien de la santé des écosystèmes du bois tout en participant à la connectivité des différents milieux naturels du centre de l’île», plaidait Mme Garbe.
Pétition
En avril, une pétition en ligne sur le site de l’Assemblée nationale a recueilli 446 signatures, demandant au gouvernement de céder à la Ville le tiers du parc qu’il avait acquis le 30 novembre 2020 au coût de 8,5 M$.
Rappelons que Raymond Lamothe, un octogénaire de Laval-des-Rapides, avait été le premier à dénoncer l’emplacement retenu, réclamant l’intervention du premier ministre François Legault en début d’année.
À l’été 2018, ce citoyen engagé rêvait tout haut d’un vaste parc municipal de 42 000 mètres carrés avec fenêtre sur la rivière des Prairies à distance de marche et directement connecté au centre-ville par un corridor vert piétonnier. Au conseil municipal, il avait alors exhorté les élus à négocier avec l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) l’achat de ce terrain. Le 1er décembre 2020, la Ville s’en portait acquéreur à 66 %, incluant les 320 mètres de berges.
Seul terrain disponible
Lors d’une séance d’information virtuelle le 12 mai, le directeur des grands projets et partenariats chez CANOPÉE, Carl Dalbec, a cherché à savoir si Québec avait songé à un autre localisation pour sa maison des aînés.
Représentant à la Direction des projets immobiliers au ministère de la Santé et des Servie sociaux, Christian-Olivier Paré a indiqué que l’appel d’intérêt lancé au début du projet s’est avéré infructueux en raison des critères recherchés et des contraintes de zonage.
«En fait, je dirais que c’est le seul [terrain] qui s’est qualifié pour le projet de la maison des ainés».
Les recherches se concentraient dans Chomedey, là où la demande en hébergement est particulièrement importante. Pour l’ensemble du territoire lavallois, on compte 228 aînés sur les listes d’attente, dont une soixantaine sont actuellement hébergés en milieu hospitalier faute de place.