Le parcours de francisation se veut propre à chaque élève selon son âge, qu’il soit au préscolaire, au primaire ou au secondaire.
La Commission scolaire de Laval (CSDL) a ainsi reçu, pour l’année scolaire 2007-2008, une allocation du ministère de l’Éducation pour l’intégration des élèves issus de l’immigration, d’une somme de 55 765$. Cette allocation est ensuite redistribuée vers les écoles de la CSDL, où est offert le service de francisation. Ce montant est par ailleurs fixé selon le nombre d’élèves nécessitant ce soutien.
À chacun son cheminement
Seuls les jeunes au préscolaire, recevant chacun une allocation de dix mois de 1302$, sont directement intégrés aux classes régulières. «L’immersion, à cet âge, permet de développer le langage plus rapidement», assure la directrice adjointe par intérim au Service de l’enseignement de la CSDL, Francine LaPlaca.
Quant aux jeunes du primaire, recevant une allocation de 20 mois, de 2082$ par tête, ils sont inscrits à une classe d’accueil à l’école Saint-Norbert. Ils sont ensuite intégrés à leur école de quartier, dans un groupe régulier, à moins d’être catégorisés comme un élève à risque. «Au début, il est difficile d’analyser un jeune qui ne parle pas le français. Mais après 10, 20 ou 30 mois, il est possible de l’évaluer pour ensuite faire une recommandation de son classement», explique Mme LaPlaca. Un jeune peut ainsi être intégré à une classe régulière ou, par exemple, à une classe de cheminement particulier s’il présente un important retard scolaire lié, entre autres, à des problèmes d’apprentissage.
Les élèves du secondaire en francisation suivent sensiblement le même parcours que ceux du primaire. Ils reçoivent chacun une allocation de 3253$ pour 30 mois. Les classes d’accueil sont données aux écoles Saint-Martin, pour le premier cycle, et Saint-Maxime, pour le deuxième cycle.
Les élèves tributaires des allocations?
Bien que le Service de l’enseignement de la CSDL souhaiterait que l’allocation pour les élèves du préscolaire couvre plus de mois, Francine LaPlaca juge que les 20 ou 30 mois donnés pour les élèves du primaire et du secondaire sont suffisants pour maîtriser le français. «Si après 20 mois un élève n’est pas prêt à intégrer une classe régulière, c’est qu’il cache un autre problème», estime-t-elle.
Cet autre problème, normalement identifié lors d’une analyse de cas à la fin d’une classe d’accueil, est évalué par l’équipe-école, constituée de la direction, de professionnels et d’enseignants.
Les jeunes intégrés seraient ensuite suivis et rencontrés par des enseignants en francisation. «C’est à l’école de voir, avec le budget qu’elle dispose, des ressources et du temps qu’elle peut offrir pour assurer qu’un jeune soit suivi par un professionnel», explique Mme LaPlaca. Selon les informations recueillies par le président du Syndicat de l’enseignement de la région de Laval, Michel Trempe, les rencontres d’un jeune avec un intervenant sont nettement insuffisantes. «Ce qu’on sait, c’est qu’un jeune au préscolaire passerait une heure par semaine avec enseignant en francisation et 1h30 par semaine pour ceux intégrés à des classes au primaire et au secondaire», avoue M. Trempe. Il dénonce du même coup que les données sur la francisation sont transmises au compte-gouttes par la CSDL, au syndicat. «La CSDL manque de transparence et il est difficile pour nous de tracer un portrait exact de la francisation», critique Michel Trempe.
La CSDL a refusé que Le Courrier Laval aille rencontrer un professeur et sa classe comptant certains élèves francisés.
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