Le premier roman du Dr Michel Tardif a comme point de départ une anecdote pour le moins étonnante: celle de sa rencontre avec l’infirmière d’Albert Einstein, devenue résidente lavalloise à la fin des années 1990.
Cet obstétricien, qui travaille depuis 30 ans à l’hôpital de la Cité-de-la-Santé, publie Le Rachat, aux Éditions Grahel, dans lequel s’entremêle son histoire professionnelle et son imagination débordante.
«Pendant trois ans, j’ai soigné une patiente, originaire de Princeton aux États-Unis, qui a immigré à Laval pour se rapprocher d’une cousine. Un jour, elle m’a appelé d’une voix faible me demandant de venir chez elle. Quel n’était pas mon émoi en découvrant sur la cheminée deux photos d’elle poussant un homme en fauteuil roulant qui n’était autre qu’Albert Einstein», raconte-t-il.
Le Collège des Médecins du Québec a autorisé le Dr Michel Tardif à faire état des informations fournies par sa patiente, feu l’infirmière d’Einstein, dans la mesure où il ne révélait pas son nom.
Lettres manuscrites
L’infirmière Rosalia Boruslawska (nom fictif) était au chevet du savant lors de sa mort le 18 avril 1955. De lui, elle a conservé quelques lettres manuscrites. «Quand elle a ouvert le coffre, j’ai pleuré, a avoué le médecin lavallois. Un article d’Albert Camus dénonçant l’horreur de la bombe d’Hisroshima avait été annoté par Albert Einstein», ajoute-t-il.
Le Dr Tardif, passionné de physique, parle d’Einstein comme de «son maître à penser». «Dans mon livre, j’imagine qu’il se rachète d’avoir ouvert la voie à la physique nucléaire en proposant une nouvelle équation», explique Michel Tardif, âgé de 64 ans, qui travaille toujours 80 heures par semaine.
Don à la Fondation
À la demande du médecin, 5 $ sera remis à la Fondation Cité de la Santé pour chaque livre vendu. Le Rachat, tiré à 2000 exemplaires est disponible en librairie depuis le 23 septembre.
La maison d’édition d’ouvrages scolaires est fière de se joindre à ce projet. «C’est la première fois que nous publions un roman, nous sommes très contents. Nous contribuons ainsi à l’amélioration de la santé au Québec», dit l’éditeur, Claude Gravel.
Confrères
Lors de la présentation de son livre, le 20 septembre, dans une salle de la Cité-de-la-Santé, le Dr Tardif était entouré de deux de ses collègues, fiers de leur confrère. «J’ai vécu quelques anecdotes racontées dans ce livre. La vérité et la fiction s’enlacent très bien», dit le Dr Lacombe.
«C’est un bonheur d’avoir été le premier à lire le manuscrit de Michel, je suis impressionné par son érudition et sa facilité d’écriture pour un médecin !», affirme le Dr Bielensky, qui n’hésite pas à le comparer au célèbre écrivain allemand, Günter Grass.
Le médecin lavallois, lorsqu’il se met à raconter son histoire, embarque l’auditoire à la manière d’un conteur. Si bien que le directeur de la Fondation Cité de la Santé, Michel Poulin, l’interrompt en le priant, non sans humour, d’en laisser un peu aux futurs lecteurs.
Prochain roman
L’obstétricien a écrit ce texte pour s’amuser. Ces deux confrères l’ont poussé à le soumettre à Claude Gravel. «Cela fait trois ans que je rédige à mes heures perdues, ce ne sera certainement pas mon dernier ouvrage, maintenant que j’ai la piqure », dit-il.
Dans son prochain roman, le médecin veut contribuer à démocratiser la physique. «Je travaille depuis près de 40 ans sur une formule de physique et je voudrais la soumettre au public», déclare le Dr Tardif.
Le lancement officiel du roman de Michel Tardif se déroulera le vendredi 29 octobre à la Cinémathèque québécoise, Foyer Luce-Guilbault. «Nous espérons remettre un premier chèque à la Fondation lors de cette soirée», indique Claude Gravel.
Information: 514 835-2706 ou www.editionsgrahel.com