La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) ont dénoncé, par voie de communiqué, la consigne du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval interdisant à ses employés de parler aux médias sans autorisation préalable.
«Après avoir diminué les conditions de travail par décret et interdit les congés ainsi que les vacances, on impose maintenant aux travailleuses et aux travailleurs de la santé de se taire sur les situations qu’ils vivent et qui méritent pourtant d’être dénoncées», s’indigne Sonia Éthier, présidente de la CSQ.
Elle demande l’intervention de Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux, pour qu’elle «ramène à l’ordre la direction du CISSS de Laval.»
Claire Montour, présidente de la FSQ-CSQ, est du même avis. «Personne n’a le droit de se taire lorsqu’il est témoin d’abus odieux. Et surtout pas dans les installations du CISSS de Laval où l’on affiche un taux d’infection parmi les plus élevés au Québec avec notamment 379 cas de contamination parmi les employés.»
Le syndicat croit que l’organisation de santé publique «impose une omerta» en se donnant le droit de sévir contre le personnel qui veut dénoncer les situations intolérables d’injustice et de manque d’équipements.
«Qu’ont-ils à cacher qui les placerait dans l’embarras? Je leur rappelle que ce sont des dénonciations publiques d’employés qui ont permis de mettre au grand jour les abominations au CHSLD Herron, ce qui a mené à l’intervention immédiate du gouvernement», poursuit Mme Montour.
En réponse à la directive du CISSS de Laval, la FSQ-CSQ invite les membres du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes, infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ) à contacter leurs représentantes syndicales si elles sont témoins de toute situation inacceptable vécue par le personnel ou les patients. La FSQ-CSQ s’engage à préserver l’anonymat de toute dénonciation. (N.P.)