À l’aube de la saison 2020, Jennifer Abel faisait des Jeux olympiques de Tokyo sa priorité. Elle travaillait depuis quatre ans pour ce moment et se sentait fin prête. Toutefois, la pandémie de la COVID-19 a eu raison de la prestigieuse compétition sportive qui sera reportée d’un an.
Il s’agit d’un premier report dans l’histoire de l’événement international à l’exception des éditions annulées lors des deux Guerres mondiales.
«Il s’agit certainement de quelque chose de difficile à accepter, explique la plongeuse lavalloise. On se prépare sur un cycle de quatre ans pour cela. Par contre, il s’agit de la meilleure décision pour assurer la santé de tout le monde.»
Abel connaissait un bon début de saison, ayant remporté la médaille d’or dans les trois épreuves auxquelles elle a pris part à la Série mondiale de plongeon de Montréal. «J’ai commencé l’année en force, donc je me sens freinée dans ma lancée, poursuit-elle. Tout ça va être à recommencer.»
Qualification
Quelques jours après l’annonce du report de la compétition, le Comité international olympique a assuré que les athlètes ayant obtenu leur qualification la conserveraient pour l’édition 2021.
Pour l’athlète de 28 ans, il s’agit de la seule option qui était envisageable. «Je ne voulais pas repasser par tout ce processus. Cela aurait été injuste pour tous les athlètes qui ont travaillé fort pour obtenir leur laissez-passer, surtout que beaucoup de choses peuvent se passer en un an.»
La Lavalloise devait disputer ses quatrièmes Jeux. Cela contraste avec Mélissa Citrini-Beaulieu, sa coéquipière au 3 m synchro, qui devait vivre sa première expérience. «Je pense beaucoup à elle qui s’apprêtait à devenir olympienne et qui a travaillé toute sa vie pour ce moment», note Abel.
Entraînement
D’ici la reprise des activités, Jennifer Abel devra s’entraîner à partir de la maison, car l’Institut national du sport du Québec a fermé ses portes.
«Moi et David [Lemieux, son conjoint] sommes chanceux d’avoir de l’équipement pour s’entraîner à la maison, explique-t-elle. Je pourrai rester en forme, mais ça n’équivaut pas à 30 heures d’entraînement par semaine. C’est un beau défi personnel. On goûte à la réalité de tout le monde qui doit garder la motivation pour s’entraîner.»
Elle ajoute qu’elle discute avec son entraîneur à chaque semaine pour faire un suivi de ses exercices. Ils font aussi de la visualisation et des simulations.
La plongeuse n’est également pas inquiète en vue de son éventuel retour sur les tremplins. «Je ne suis pas stressée sur ce point, conclut-elle. Je connais mes capacités et je devrais être en mesure de me réadapter rapidement, même après une longue période sans plonger.»