Pharmacien de profession, Nicolas Carbonneau était déjà aux premières loges pour constater l’impact d’une maladie sur une personne et son entourage avant même que son père, Pierre, reçoive son diagnostic, à l’âge de 66 ans.
«Ç’a touché toute la famille, confie-t-il. Ma mère a trouvé ça très difficile parce que c’est la crainte de voir comment la maladie va évoluer. J’en vois des gens qui ne l’ont pas facile… Mon père, un grand sportif, est toutefois chanceux, parce que ça évolue lentement. C’est certain que cela contraint ses activités, mais il joue toujours au golf!»
Développer un réseau
Approché par une représentante pharmaceutique, Francine Bernier, qui a fondé l’événement, afin de développer un réseau de partenaires d’affaires, Nicolas Carbonneau n’a pas eu besoin de réfléchir longtemps avant d’accepter.
«Je me suis tourné vers le Groupe Jean Coutu, dit celui qui a repris la pharmacie de son père, qu’il a dirigé 41 ans à Laval-Ouest, des compagnies pharmaceutiques à qui j’achète des médicaments, mon comptable, la Caisse Desjardins de l’Ouest de Laval, le IGA Quintal. On recherche aussi des cyclistes pour le Défi, qui doivent amasser 500 $ pour participer. Ça fait de l’argent supplémentaire et c’est intéressant pour la fondation.»
Depuis les débuts du Défi, la générosité des gens sollicités a permis d’engranger 110 000 $ au profit de Parkinson Québec.
En famille
Dans la famille Carbonneau, il n’y a pas que Nicolas qui a embrassé la cause. Son frère Francis, le propriétaire du restaurant SIN, à Sainte-Dorothée, a accueilli généreusement les cyclistes à leur retour dans son établissement au cours des 4 premières années du Défi, et ses 2 garçons, Grégoire et Loïc, alors âgés de 11 et 12 ans, ont pédalé avec lui l’an dernier sur le parcours de 75 km.
«Cette année, on embarque leur cousin Justin! Et leur grand-père était tellement ému de voir ses petits-enfants participer qu’il s’est tourné vers son propre réseau pour récolter de l’argent», rapporte Nicolas Carbonneau, qui a parcouru le plus long tracé (150 km) les trois premières années.
Pierre Carbonneau est évidemment bien heureux d’avoir tout cet appui. «C’est beaucoup d’implication et de travail de la part de Nicolas. J’apprécie que ma famille s’implique», souligne le résident de Sainte-Dorothée.
Maladie méconnue
Avec le Défi Vélo Parkinson, Nicolas Carbonneau veut attirer les projecteurs sur cette maladie, encore méconnue de nos jours, selon lui.
«On parle beaucoup du cancer, mais peu du Parkinson. C’est important d’appuyer la recherche et c’est pourquoi je prends cette maladie sur mes épaules. Mon implication m’a aussi permis d’en apprendre plus sur le sujet. Par exemple, je ne savais pas que le sport améliorait la qualité de vie des patients. C’est une belle fierté de faire tout ça», de conclure Nicolas Carbonneau.
Objectif: 50 000 $
C’est aujourd’hui, samedi, que le Défi Vélo Parkinson 2015 se déroule avec trois parcours offerts aux cyclistes participants.
Deux d’entre eux, soit le 150 et 75 km, débutent et se terminent à Laval, avec un départ à l’angle du boulevard Sainte-Rose et de la rue les Érables, tout près de la pharmacie du président d’honneur, Nicolas Carbonneau. Les cyclistes traverseront la région de Mirabel et à leur retour, ils seront accueillis pour une première fois par le personnel du Club de golf Islesmere, à Sainte-Dorothée, pour un 5 à 7 et la remise du chèque à Parkinson Québec.
Ceux qui empruntent le trajet le plus court (45 km) avaient également rendez-vous au commerce de Laval-Ouest ce matin, mais leur randonnée prend fin à St-Augustin.
L’événement, qui a vu le jour sous l’impulsion de Joanne Castonguay et Francine Bernier, en 2011, est là pour rester, nous dit la directrice générale de Parkinson Québec, Nicole Charpentier.
«L’événement grandit et cette année, nous aurons une cinquantaine de cyclistes. On espère amasser 50 000 $ en 2015 et nous sommes en bonne voie d’atteindre notre objectif financier», souligne-t-elle.
Double mission
L’activité se veut évidemment une belle façon de récolter des dons, mais elle permet aussi aux gens atteints de la maladie de relever un défi, eux qui auront bénéficié d’un entraînement quatre mois avant le départ en compagnie de spécialistes.
Mentionnons que Parkinson Québec, entre autres, soutient les 25 000 Québécois qui vivent avec la maladie et leurs proches tout en contribuant à la recherche.