Pierre-Olivier Bois, coordonnateur au département de philosophie du Collège Montmorency, mentionne que les professeurs n’ont pas adopté de position précise dans ce dossier. Toutefois, ils ont déjà voté une position départementale à la suite du Rapport Demers (2014) et ont donc un avis sur la question des modifications au Règlement sur le régime des études collégiales (RREC).
«Au sujet de la modification au RREC, le document de consultation sur le projet de création du Conseil des collèges du Québec parle de la possibilité d’obtenir un diplôme d’études collégiales (DEC) par un cumul d’attestations d’études collégiales (AÉC) et des balises devant guider une telle éventualité, en tenant pour acquis que la formation générale sera maintenue, souligne le professeur de philosophie. Bien que la dernière partie de la phrase soit encourageante pour la formation générale, elle n’exclut pas l’idée que celle-ci, tout en étant maintenue, soit modifiée.
Position
Le département de philosophie croit que les disciplines composant la formation générale (commune et propre), le nombre et la répartition des unités doivent demeurer les mêmes. Les compétences des cours doivent être disciplinaires. Les professeurs doivent posséder une formation universitaire dans leur discipline.
En philosophie, un diplôme universitaire de deuxième cycle devrait être requis. Il doit exister des objectifs et standards nationaux pour tous les cours de la formation générale. Seuls les cours complémentaires peuvent avoir des objectifs et standards locaux.
Les cours de philosophie ne doivent pas être transformés en cours de humanities. La formation générale ne peut servir à compléter la formation propre aux programmes techniques et préuniversitaires.
«Il faut comprendre que les orientations présentées à l’époque dans le Rapport Demers, au sujet de l’arrimage de l’école au marché du travail et de la modularisation de la formation, sont en grande partie reprises dans le document de consultation du Ministère, a fait savoir M. Bois. Cela explique les réserves que nous avons à ce sujet.»
Dépôt d’un mémoire
Le Comité des enseignantes et enseignants de philosophie (CEEP qui relève du Ministère de l’Enseignement supérieur et qui représente les enseignants de philosophie) a sollicité les professeurs de philosophie du Collège Montmorency, afin d’avoir leurs commentaires.
«Ce mémoire a été déposé récemment par le président du CEEP, Martin Godon, mais nous n’avons pas encore pu en prendre connaissance», affirme-t-il.
La Nouvelle alliance pour la philosophie au collège (NAPAC), dont fait partie des professeurs du Collège Montmorency, s’oppose à la création d’un Conseil des collèges.
«Il se peut que l’avis de la NAPAC corresponde au point de vue d’un bon nombre de professeurs, mais cet avis ne représente pas nécessairement le point de vue de tous», précise M. Bois. Nous ne sommes pas liés à la position du CEEP ou à celle de la NAPAQ. Chacun peut donc produire son propre mémoire sur le sujet.
«On se questionne sur l’utilité de créer autant de nouvelles structures et le financement de celles-ci. On se questionne aussi sur la représentativité de ces nouvelles structures. Les professeurs seront grandement minoritaires dans la composition de ces instances et il n’est pas du tout assuré que des professeurs de la formation générale soient représentés. On se questionne également sur la mission du Conseil des collèges. Une réelle réflexion préalable sur ce que devrait être une formation en études supérieures de qualité est nécessaire», termine-t-il.
Autre texte à lire: Réflection sur la structure du Conseil des collèges.