Chef intérimaire de Parti Laval, Claude Larochelle en avait long à dire sur la décision unilatérale du comité exécutif d’abandonner le projet d’usine de biométhanisation, qui devait se construire sur le terrain jouxtant l’usine de traitement des eaux usées La Pinière, dans Duvernay Est.
«Il y a une incapacité à Laval à gérer les grands projets», lâche-t-il au bout du fil.
Le conseiller municipal de Fabreville indique que le projet est passé de 199 à 245 M$ en l’espace de quelques mois en 2020 avant d’être actualisé à 357,5 M$ l’automne dernier. Une hausse majeure de 80 %, qui demeure toutefois inférieure au dépassement de coût du complexe aquatique ne manque-t-il pas de souligner.
Mais au-delà de ces estimations galopantes, ce sont les explications présentées aux élus le 21 février qui l’a fait le plus réagir.
«Il y a trois ans, en janvier 2020, on nous présentait cette usine-là comme la seule solution pour atteindre nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre; c’était la technologie qu’il fallait absolument prendre. [Hier] on nous annonce que c’est encore à l’étape de recherche et développement, que ce n’est pas vraiment une technologie éprouvée et qu’on a d’autres moyens pour rencontrer nos objectifs.»
D’un même souffle, il enchaîne: «Entre temps, on a vidé la réserve de 50 M$ qu’on avait pour l’usine de biométhanisation pour la virer dans le complexe aquatique dont le coût est passé du simple au double». En évoquant ce transfert de fonds voté à 14 voix contre 7 lors d’une assemblée extraordinaire au mois de janvier 2022, M. Larochelle soutient que l’équipe du maire a priorisé un projet au détriment d’un autre et de ses cibles environnementales.
«On était avancé, termine-t-il en parlant du processus d’appel d’offres lancée en 2020. Les coûts engagés de 5,3 M$ en études et ressources nous ont été confirmés par le directeur général par intérim, monsieur [Babak] Herischi».
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