Si la COVID-19 a touché un citoyen pour la première fois le 19 mars 2020, entraînant 2 premiers décès 9 jours plus tard, c’était il y a un an que l’Organisation mondiale de la santé déclarait officiellement que la COVID-19 était une pandémie.
Depuis un an, le Québec a enregistré 10 503 décès liés à la COVID-19, un peu moins que la moitié de toutes les morts recensées au Canada en raison du coronavirus.
Pour honorer la mémoire des personnes décédées en raison de la COVID-19, ainsi que pour soutenir la population québécoise ayant été touchée par la pandémie au cours des derniers mois, une cérémonie de commémoration nationale aura lieu ce jeudi 11 mars, dans les prochaines minutes, soit à 12h15, sur le parvis de l’hôtel du Parlement.
En présence de familles endeuillées et représentantes et représentants des services prioritaires, le premier ministre du Québec, François Legault, sera accompagné, lors de cette cérémonie, du lieutenant-gouverneur du Québec, du président de l’Assemblée nationale, de la cheffe de l’opposition officielle, des deux co-porte-paroles représentant la deuxième opposition, du chef du Parti québécois, de la vice-première ministre, du ministre de la Santé et des Services sociaux, de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, du ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, de la sous-ministre de la Santé et des Services sociaux, du directeur national de santé publique et de l’ancien sous-ministre de la Santé et des Services sociaux.
Après un recueillement, on aura droit à des prestations musicales offertes via vidéo, avant que le premier ministre prenne la parole, qu’on observe une minute nationale de silence sur le coup de 13h, avant une volée solennelle de cloches comme clôture de cérémonie.
Gouvernement fédéral
Du côté du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, ce dernier a déclaré, par voie de communiqué, que «(…)plus de 22 000 familles canadiennes ont perdu un proche et de nombreuses personnes ont perdu leur emploi. Les entreprises, professionnels de la santé et travailleurs de première ligne ont affronté des risques et des défis immenses, et tous les Canadiens ont fait des sacrifices pour protéger la santé et la sécurité des autres. Aujourd’hui, en cette Journée nationale de commémoration pour la COVID-19, nous rendons hommage à tous ceux qui ont perdu la vie aux mains de cette maladie, et nous témoignons notre solidarité envers leurs proches, qui doivent vivre avec cette perte inimaginable.»
Réitérant l’engagement à mener un effort pancanadien pour vaincre ce virus, Justin Trudeau a ajouté «(…) Alors que les Canadiens ont suivi les mesures de santé publique mises en place pour aplatir la courbe et protéger nos travailleurs de la santé et nos systèmes de soins de santé de première ligne, nous avons rapidement pris des mesures pour aider à sauver des vies et à soutenir les gens, les familles et les entreprises pendant la crise. Nous avons instauré un large éventail de mesures, dont la Prestation canadienne d’urgence et la Subvention salariale d’urgence du Canada, qui ont aidé les Canadiens à mettre de la nourriture sur la table et les employeurs à garder leurs employés.»
Le premier ministre canadien a finalement rappelé que depuis que le premier cas du virus a été diagnostiqué au Canada en janvier 2020, près de 850 000 Canadiens se sont rétablis de cette terrible maladie.
Syndicats et milieu civil
En ce jeudi 11 mars, la Fédération de la Santé et des services sociaux affiliée à la CSN se souvient pour sa part des travailleurs et travailleuses qui ont fait le sacrifice ultime en combattant la pandémie.
Soulignons que plus de 30 000 travailleuses et travailleurs du réseau de la santé ont été infectés et que 16 personnes en sont malheureusement décédées.
«Pour nos membres, rester à la maison n’a jamais été une option, les travailleurs et les travailleuses du réseau sont sur le terrain, sans relâche, depuis le début de la pandémie», a souligné Jeff Begley, président de la FSSS, via communiqué.
Il en va de même pour le personnel travaillant dans les services de garde partout au Québec.
La FSSS tient à saluer la contribution des travailleurs et des travailleuses qui oeuvrent dans l’ombre depuis le début de la pandémie.
«Que ce soit les personnes qui œuvrent pour le soutien aux soins, le soutien administratif, le personnel paratechnique, ou les professionnels, la contribution et le dévouement de tout le personnel des réseaux de la santé, des services sociaux et des services de garde depuis le début de cette crise est tout simplement extraordinaire!» indique l’organisation dans a sortie publique
N’empêche, la Fédération et le gouvernement partagent au moins un objectif dans l’immédiat. Il faut que la campagne de vaccination soit une réussite.
«Tout doit être mis en œuvre pour qu’un maximum de personnes soit vacciné le plus rapidement possible. Pour le personnel du réseau, ça doit inclure la nécessité de compenser des personnes qui doivent se faire vacciner lors d’une journée de congé», d’ajouter M. Begley.
Pour sa part, le Regroupement des ressources résidentielles adultes au Québec (RESSAQ) est inquiet de l’état d’épuisement de ses membres.
À ce jour, les ressources de type familial (RTF) doivent encore se battre pour faire reconnaître leur travail et leur contribution à titre de travailleur essentiel, un traitement qui n’est réservé à personne d’autre dans le réseau de la santé.
«Je tiens d’abord à souligner le travail exceptionnel de nos membres qui, grâce à leur vigilance exemplaire et leur dévouement constant, ont permis de limiter la propagation de la COVID-19 dans leur milieu de vie. C’est une preuve de l’attention qu’ils ont portée aux respects des mesures sanitaires et à la protection de leurs usagers», indique Hugo Légaré, président du RESSAQ, dans un communiqué.
À cet effet, le gouvernement du Québec a rendu obligatoire à tous les travailleurs de la santé, pour leur propre protection et celles de leurs usagers, de suivre une formation pour la prévention et le contrôle des infections (PCI). Or, contrairement à tous les autres travailleurs de la santé, les personnes œuvrant dans les RTF n’ont pas accès à une rémunération pour suivre cette formation, alors qu’ils côtoient quotidiennement une clientèle vulnérable aux effets de la COVID-19.
Organismes au front
Parmi les plus sollicités en première ligne durant cette crise sanitaire, il y a certes les personnes aidantes. Le Regroupement des aidants naturels du Québec (RANQ) a voulu se joindre de tout coeur au mouvement pour honorer les mémoires des victimes de la COVID-19 et pour remercier les travailleurs essentiels en cette journée de commémoration nationale.
Par ailleurs, le RANQ estime qu’il est nécessaire de souligner la contribution indispensable des personnes proches aidantes pendant la crise. Avec tous les bouleversements qu’a connu notre réseau de la santé dans la dernière année, les personnes proches aidantes ont joué un rôle clé, assurant l’essentiel des soins dont leurs proches ont besoin sans obtenir suffisamment de répit.
Les services publics offerts à domicile comme en hébergement ayant été largement réduits pendant la pandémie, les personnes proches aidantes ont dû compenser, ce qui a décuplé leurs responsabilités et accentué leur fatigue. Les mesures sanitaires en place ont compliqué leur tâche et la peur pour la santé de leur proche a généré beaucoup de stress.
«L’aide des personnes aidantes continue d’être sollicitée dans le cadre de la campagne de vaccination, notamment au niveau du transport vers les lieux de vaccination. Pour les 57% qui travaillent, cela veut dire prendre congé une première fois pour la personne aidée, et une seconde fois pour elles-mêmes. Dans cette perspective, les personnes proches aidantes devraient également être vaccinées en priorité, pour leur sécurité et celles de leurs proches», d’affirmer Mélanie Perroux, directrice générale du RANQ, via communiqué.
Si les derniers mois ont été extrêmement éprouvants pour les personnes proches aidantes, la situation est d’autant plus dramatique pour celles qui ont dû vivre le décès de leurs proches dans le contexte actuel qui complexifie grandement le processus de deuil.
Notons en ce sens la campagne «J’allume une étoile… le 11 mars 2020» est une initiative du collectif Dynamique d’accompagnement et de rituel du deuil DARD, un collectif citoyen qui désire appuyer l’ensemble des membres, participants et employés des organismes communautaires lors du décès de l’un des leurs proches.
En cette Journée de commémoration nationale en mémoire des victimes de la COVID-19, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) tient également à rendre hommage aux quelque 10 000 personnes décédées depuis le début de la pandémie, il y a maintenant un an.
«Perdre un être cher, c’est extrêmement difficile. Perdre un être cher sans pouvoir lui dire au revoir, sans lui dire que nous l’aimons, c’est indescriptible, et l’on ne souhaite pas ça à personne. Pourtant, cela a été vécu par des milliers de personnes, partout au Québec, depuis un an. Au nom de l’ensemble des membres de l’Union, je souhaite transmettre toutes mes condoléances aux familles éprouvées par cette crise sanitaire historique et à leur rappeler que nous sommes à leurs côtés. C’est à ces 10 000 femmes et hommes qui ont malheureusement perdu leur combat contre la maladie que nous pensons aujourd’hui. Par respect pour leur mémoire, nous ne devons jamais les oublier», a déclaré la présidente de l’UMQ et mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy, via communiqué.
L’UMQ profite de cette journée de deuil collectif pour exprimer également sa solidarité envers toutes les personnes qui continuent de combattre le virus, celles qui sont guéries mais qui en gardent encore des séquelles, ainsi qu’à celles et ceux qui ont souffert ou qui souffrent toujours de problèmes physiques ou de santé mentale, qui ont perdu leur emploi, qui ont été coupés de leurs familles, de leurs amis et de leurs proches.
L’Union tient également à saluer le travail de l’ensemble du personnel de la santé et des services sociaux et d’autres services essentiels, dont les services d’urgence, qui n’ont ménagé aucun effort, au cours des derniers mois, pour assurer la santé et la sécurité de la population.