Le Syndicat de l’enseignement de la région de Laval (SERL) a dénoncé l’utilisation à la hausse des groupes à plus d’une année d’études par le Centre de services scolaire de Laval (CSSL) dans un communiqué en mai.
Selon le SERL, le CSSL compte créer plus d’une cinquantaine de classes de ce type pour la prochaine rentrée scolaire, alors qu’il n’y en avait que 15 il y a 10 ans.
Bien que le Centre de services scolaires ne confirme pas cette intention, il affirme «adopter cette pratique et qu’il continuera de le faire lorsque cela évitera d’avoir à obliger des élèves à changer d’école.»
Réalité des élèves
Plusieurs écoles sont pleines à Laval. Les classes multiniveaux sont principalement utilisées par le CSSL afin d’assurer la stabilité de l’élève dans son milieu.
Ces classes peuvent aussi avoir des avantages pour les élèves qui les fréquentent, notamment en favorisant l’autonomie, la participation en classe ainsi que le travail d’équipe et la collaboration.
Qualifiant les classes multiniveaux d’utiles pour «répondre aux besoins administratifs du CSSL», le Syndicat lavallois critique plutôt l’impact que cette pratique a sur les enseignant.e.s de la région.
Tâche enseignante
Sans rejeter les effets pédagogiques positifs que peuvent avoir les classes multiniveaux sur les élèves qui en font partie, le Syndicat met l’accent sur l’alourdissement de la tâche enseignante qu’amène cette pratique scolaire.
«D’abord, certains de ces groupes chevauchent deux cycles d’enseignement, ce qui alourdit la tâche de l’enseignante qui doit élaborer deux plans de cours, explique le SERL, dans sa communication aux médias. De plus, parce que l’enseignante doit partager son temps entre les élèves des deux niveaux, les enfants qui composent ces groupes doivent être très autonomes. C’est pourquoi les élèves à risque ou présentant des difficultés de comportement ou d’apprentissage sont pratiquement toujours absents de ces groupes. Ces élèves se retrouvent donc en plus grand nombre dans les groupes à un seul niveau, ce qui crée également une surcharge de travail pour ces enseignantes et ne constitue pas le meilleur service à rendre à ces élèves.»
Toujours selon les dires de l’organisation syndicale, les groupes multiniveaux atteignent 5% des classes des écoles en milieu défavorisé à Laval, au détriment de ces élèves.
«[Les élèves en classe multiniveaux] réussissent tout aussi bien que les élèves de groupes à un seul niveau, soutient le CSSL. Bien entendu, les enseignants doivent ajuster leurs pratiques pour soutenir les élèves, mais ils détiennent toute l’expertise pour le faire.»
Quant à eux, les élèves en difficulté d’apprentissage seraient répartis équitablement entre les groupes, peu importe le type.