Déclenchée le 17 juillet au matin dans cinq Résidences Soleil dont celle située à Laval, la grève illimitée des salariés s’exerce de manière à assurer en tout temps la continuité des soins et services offerts aux résidents.
On parle ici davantage d’une grève symbolique, considérant que pour la durée du débrayage, les 89 salariés syndiqués à l’établissement lavallois continueront à effectuer toutes leurs tâches à l’exception de 2 d’entre eux.
Seuls une préposée à l’entretien ménager et un aide-ouvrier voient leur poste retranché 3 journées par semaine.
Entente
Selon une entente convenue entre l’employeur et le syndicat, entérinée par le Tribunal administratif du travail, division des services essentiels, le personnel-cadre s’affaire aux tâches durant l’absence de l’aide-ouvrier.
Quant à la préposée à l’entretien, son travail est réparti à même les routes de ménage des 14 autres préposés dans le respect des 420 minutes de travail par jour, le personnel-cadre compensant pour l’excédent.
Piquetage
Avant leur quart de travail, durant les pauses et à l’heure des repas, les employés syndiqués sont invités à manifester devant les Résidences Soleil touchées par le conflit de travail, à savoir les Manoirs de Laval, Granby, St-Hilaire, Pointe-aux-Trembles et St-Laurent.
«L’objectif est d’attirer l’attention du public sur les iniquités», soutient Stéphane Lacroix, directeur Communications et Affaires publiques au syndicat Teamsters Québec, local 106, représentant ces quelque 300 salariés.
Revendications
La rémunération et la charge de travail sont au coeur des revendications des Teamsters, rappelle le porte-parole du Syndicat.
Entre autres iniquités, il dénonce un retard salarial important, les travailleurs des Résidences Soleil gagnant jusqu’à 6$/h de moins que leurs confrères et consoeurs qui effectuent exactement le même travail au public, fait valoir M. Lacroix.
«C’est une bataille que l’on mène pour l’ensemble des travailleurs qui œuvrent dans les résidences privées, poursuit-il, convaincu que l’obtention de meilleures conditions salariales pour ses membres créerait un effet d’entraînement dans l’industrie.
Selon les Teamsters, des travailleurs ont quitté leur emploi aux Résidences Soleil ces dernières années, préférant se tourner vers la restauration rapide en raison des salaires qui, avec les pourboires, y sont supérieurs.
«Il faut améliorer ces conditions de travail puisque cela permettra de limiter, peut-être même freiner la pénurie de main-d’oeuvre que nous avons vue apparaître dans l’industrie au cours des dernières année, a déclaré le président de la Section locale 106 des Teamsters, Jean Chartrand. On parle de femmes et d’hommes qui prennent soin de nos d’aînés. C’est un job important qui doit être rémunéré en conséquence.»
Depuis le débrayage, les parties sont retournées à la table de négociations.
Précisons que les dernières propositions de l’employeur, déposées en présence d’un conciliateur le mois dernier, avaient été refusées majoritairement par ses quelque 300 travailleurs.