Le projet Grandir Ensemble de l’école primaire Villemaire est finaliste du Prix À part entière 2020, rendant hommage aux personnes et organisations qui contribuent à accroître la participation sociale des personnes handicapées.
Édith Durand, Nathalie Dupuis et Sylvie Samson ont mené ce projet dans cette école située à Sainte-Rose.
Tout a commencé il y a cinq ans, alors que les trois femmes ont décidé de dédier des périodes hebdomadaires à l’intégration d’élèves atteints de troubles du spectre autistique (TSA) dans les classes régulières.
Devant le succès de l’opération, Édith Durand, enseignante en adaptation scolaire et sociale, Nathalie Dupuis, enseignante au préscolaire régulier et Sylvie Samson, éducatrice spécialisée, ont voulu pousser l’initiative encore plus loin.
Cette année, ce sont 17 jeunes de niveau préscolaire qui en profitent, soit 6 enfants TSA et 11 sans diagnostic.
«Dès le départ, les enfants ne savent pas qu’il y a des autistes dans la classe, explique Sylvie Samson. On leur dit plutôt que chaque personne a ses propres défis.»
Gagnant-gagnant
Chaque matin, les élèves TSA du groupe des petits loups arrivent précisément 18 minutes après leurs consœurs et confrères du régulier. Cependant, pour les deux enseignantes du groupe, il est hors de question de commencer la journée sans eux.
«On va réviser des concepts, mais on apprendra rien de nouveau, assure Édith Durand. C’est seulement lorsque tous les élèves sont en classe que nous commençons la routine quotidienne.»
Les trois membres du personnel sont unanimes sur les avantages d’un tel programme.
«Les élèves du régulier sont plus tolérants face à la différence, présente Édith Durand. Ils ont le souci de l’autre.»
En ce qui a trait aux enfants TSA, «ça leur donne des outils de base plus forts, assure Sylvie Samson. Ils sont moins dépourvus quand ils arrivent en première année et ils peuvent se concentrer sur le social.»
«Filles à projets»
La bourse de 5000$, qui leur sera remise si elles remportent le Prix À part entière dans la catégorie Établissement d’enseignement soutenant la réussite éducative, leur permettra d’étendre le projet à plus grande échelle.
«On aimerait qu’il y ait une suite, que des enseignants veuillent se jumeler et travaillent avec nous, soutient Édith Durand. On a d’excellents résultats. Ça pourrait être très intéressant pour tout le milieu scolaire lavallois.»
Nathalie Dupuis ajoute qu’elles ont l’intention de se procurer du matériel sensoriel pour favoriser la pédagogie.
«Beaucoup de parents sont reconnaissants et considèrent ça comme l’expérience d’une vie pour leur enfant, ajoute-t-elle. On veut continuer pour eux aussi.»