Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a publié son rapport d’enquête et de consultation ciblée sur le projet de reconstruction du pont Gédéon-Ouimet, qui enjambe la rivière des Mille-Îles entre Laval et Boisbriand, par le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) du Québec.
Celui-ci a été produit à la suite de la demande effectuée par Benoit Charette, ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, en juin 2024.
Cette consultation «devait cibler spécifiquement les enjeux entourant les préoccupations et les questionnements qui lui ont été transmis, soit le climat sonore en phase d’exploitation futur du pont», peut-on lire par communiqué.
Rappelons que la forme actuelle du projet propose un nouveau pont d’une longueur d’un peu plus d’un kilomètre, composé de deux structures indépendantes de quatre mètres. Elles accueilleraient quatre voies par direction, dont une voie réservée au transport collectif, ainsi que des accotements de trois mètres de chaque côté. Une piste polyvalente doit également être aménagée sur le tablier en direction sud afin de favoriser le transport actif.
Le tablier en direction nord serait construit en aval hydraulique du pont existant, tandis que le tablier en direction sud serait construit à l’emplacement du pont actuel. La durée de vie de ce nouveau pont serait d’au minimum 75 ans et les travaux s’échelonneraient sur 7 ans.
Principaux constats
«Selon les relevés sonores effectués en 2022 par le MTMD, les résidents vivant aux abords du pont Gédéon-Ouimet sont exposés à des niveaux de bruit pouvant dépasser de 16 dBA le seuil de 55 dBA considéré comme acceptable dans les zones sensibles en conformité avec sa Politique sur le bruit routier et d’environ 22 dBA le seuil de 53 dBA en tout temps recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à partir duquel des effets sur la santé ont été démontrés», peut-on lire dans les faits saillants du rapport.
Dans le contexte de l’augmentation de la circulation routière, où le débit journalier moyen estival sur le pont Gédéon-Ouimet augmenterait d’un peu plus de 20% en 2028 et d’environ 33% en 2038 comparativement à 2019, les niveaux sonores simulés pour l’horizon 2038 pourraient atteindre 70 dBA à Laval, 66 dBA à l’île Morris et 75 dBA à Boisbriand.
Ces niveaux de bruit correspondent à une perception de trois à six fois plus forte que le seuil d’exposition déterminé par l’OMS à partir duquel des effets sur la santé sont démontrés.
Outre un mur antibruit prévu à l’est du futur pont Gédéon-Ouimet, aucune autre mesure d’atténuation susceptible de réduire le bruit et de préserver la santé et la qualité de vie des communautés riveraines du futur pont n’est prévue, et ce, malgré le fait que des niveaux sonores élevés soient anticipés.
«La commission d’enquête est d’avis qu’au regard des prévisions des niveaux sonores élevés dans le milieu d’accueil du futur pont Gédéon-Ouimet, qui dépasseraient tous les seuils recommandés par les autorités en matière de pollution sonore, l’initiateur devrait appliquer les seuils d’exposition au bruit recommandés par l’OMS, soit 53 dBA [en tout temps] et 45 dBA [la nuit], pour préserver la santé des riverains du futur pont Gédéon-Ouimet des effets du bruit routier ou, en cas d’impossibilité, ceux de sa Politique sur le bruit routier révisée, soit 55 dBA L [en tout temps]», précise le rapport.
On ajoute que «ces critères devraient également servir à établir des mesures d’atténuation en conséquence, dans la perspective où les niveaux sonores sont déjà élevés, la durée de vie du pont Gédéon-Ouimet est d’au moins 75 ans et sa reconstruction est une opportunité unique d’améliorer le climat sonore dans les zones sensibles aux abords du futur pont».
La commission d’enquête complète en mentionnant qu’elle est d’avis que l’initiateur du projet devrait examiner toutes les mesures d’atténuations applicables qui permettraient d’améliorer le climat sonore des communautés riveraines du futur pont Gédéon-Ouimet en les combinant au besoin.
Notons que la commission d’enquête, dont le mandat s’est tenu du 15 juillet au 20 septembre, était composée d’Antoine Morissette, président, et de Mireille Paul, commissaire. (N.P.)
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