Le bras de fer qui opposait la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) est terminé.
Les mairesses et maires de la CMM déplorent la décision unilatérale du gouvernement du Québec de mettre fin aux discussions sur le financement du transport collectif pour l’année 2024.
«Nous prenons néanmoins acte de cette décision et travaillerons à en évaluer les conséquences pour les citoyennes et les citoyens des 82 municipalités de la région métropolitaine, qui représentent près de la moitié de la population du Québec», peut-on lire dans une déclaration publiée en début de soirée le 6 novembre.
Rencontre sollicitée auprès du PM
L’arrêt des pourparlers a été annoncé dans les heures suivant l’envoi d’une lettre à la ministre où les élus de la CMM demandaient au premier ministre François Legault «de tenir une rencontre dans les plus brefs délais afin d’échanger et de convenir d’une entente financière équitable».
Cette missive faisait suite au dépôt de l’offre bonifiée de soutien au transport collectif pour l’exercice à venir par la ministre Guilbault.
«Nous réitérons finalement notre demande de rencontre auprès du premier ministre pour lui présenter le résultat de cette décision et traiter sérieusement du cadre de collaboration qui devra nous guider dans les futures discussions sur le financement du transport collectif dans la grande région métropolitaine», indiquent les 82 maires et mairesses de la CMM. Les Municipalités qu’ils représentent ont consacré 930 M$ au transport collectif en 2023 et ont convenu d’augmenter de 4 % leurs quotes-parts en 2024.
Offre finale «largement insuffisante»
Dans un communiqué expédié le 6 novembre en début d’après-midi, l’instance suprarégionale rappelait accueillir «favorablement l’engagement du gouvernement de financer 70 % du déficit résiduel de l’année 2024» tout en faisant valoir «que cet engagement doit se baser sur le déficit réel de l’ARTM [Autorité régionale de transport métropolitain], ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle».
Résultat, la dernière offre demeure «largement insuffisante pour assurer le maintien et la relance du transport collectif dans le Grand Montréal», poursuit la CMM.
Celle-ci réitère sa demande au gouvernement à l’effet de :
- conserver au soutien du développement des services les revenus de la taxe sur l’immatriculation des véhicules votée par le conseil de la CMM en avril dernier, estimés à 122 M$ pour 2024;
- verser une aide financière de 346 M$ correspondant à 75 % du déficit résiduel révisé estimé à 461,3 M$ pour l’année 2024, ce qui requiert une bonification de 128 M$ de l’offre finale déposée par la ministre.
L’offre finale du gouvernement se chiffre à 238 M$.