«De la pluie à chaque hiver, ça fait sept à huit ans qu’on voit ça», estime Jean Lauzon, directeur aménagement du territoire, chez Éco-Nature.
Un redoux au mois de janvier ne surprend plus personne. Mais quand l’hiver abdique comme il l’a fait le 25 janvier, en déversant quelque 50 mm de pluie sur la région, tout est à refaire, pour Éric-Martin Vidal, qui surveille la qualité de la glace pour les activités qui se déroulent sur la rivière.
Apprivoiser la glace
Le début de la saison, pour la pêche blanche et les pistes polyvalentes sur la rivière et les îles, s’est amorcé le 16 janvier, cette année. Avec le coup d’eau du 25 janvier, la prudence est à nouveau de mise.
Installer les cabanes à pêche et ouvrir les sentiers balisés par des sapins, sur la rivière, est l’aboutissement d’un processus. Avant d’y arriver, il faut apprivoiser la glace. «Au début de la saison, on fait plein de tests. À mesure que la glace épaissit, on avance sur la rivière», décrit Jean Lauzon. Éric-Martin Vidal s’y avance alors prudemment, avec un coéquipier et une motoneige, à laquelle il est attaché, en cas de faux pas. «On suit le guide des travaux sur les champs de glace de la Commission de la santé et de la sécurité au travail», mentionne Louis Sauvé, directeur des programmes éducatifs et récréatifs.
Épaisseur et qualité
Lundi 1er février, en matinée, Éric-Martin enfonce la lame de 40 cm de sa scie mécanique à quelques dizaines de mètres de la berge, derrière l’église Sainte-Rose-de-Lima.
L’eau gicle avant que la lame ne soit complètement enfoncée. «On a 10 pouces», confirme-t-il en retirant sa règle de métal du trou.
Mesurer l’épaisseur de la glace n’est pas tout. La glace transparente est la plus solide. La glace blanche ou opaque, composée de neige compactée et d’air, a une résistance deux fois moindre.
Pour évaluer la qualité de la glace, il faut extraire un échantillon. La carotte de glace obtenue, le 1er février, est constituée de 10 cm (4 pouces) de glace translucide et de 15 cm (6 pouces) de glace opaque. Éric-Martin Vidal divise l’épaisseur de glace opaque en deux, pour évaluer la capacité portante totale. «Ça fait 7 pouces, conclut-il. Avec ça, on peut marcher à la file indienne. On ne veut pas d’attroupement sur la glace.» Et les motoneiges? «C’est limite.»
Attention!
La disposition des sentiers et des cabanes sur la rivière n’est pas fortuite, explique Jean Lauzon. La pêche blanche est pratiquée dans une baie, où l’eau tranquille gèle rapidement. Les sentiers qui permettent de passer d’une île à l’autre, jusqu’à Rosemère, contournent les zones où le débit est plus fort.
«On a l’expérience de la rivière. On connaît les endroits où il y a des risques», assure M. Lauzon. Mais attention, prévient-il, les tests effectués par Éco-Nature ne sont valides qu’aux endroits où ils ont été menés. La règle d’or à respecter est simple: «Restez sur les sentiers balisés». *******************
(Source: Croix-Rouge canadienne)