Depuis le temps qu’on en parle, on y est!
En entrevue au Courrier Laval, le conseiller municipal de Duvernay-Pont-Viau, Stéphane Boyer, déborde d’optimisme par rapport au vaste chantier de revitalisation du secteur du métro Cartier.
«On est à l’aube de voir du changement, déclarait-il avant la période des Fête. Je sais qu’aux yeux des citoyens, il n’y a peut-être pas beaucoup de choses qui se sont matérialisées sur le terrain jusqu’à aujourd’hui, mais il y a beaucoup de travail qui a été fait en amont ces deux dernières années.»
Il en veut notamment pour preuve des consultations publiques, des budgets débloqués et une nouvelle réglementation d’urbanisme en voie d’être adoptée.
«C’est un travail de longue haleine qui implique de grosses sommes, rappelle-t-il toutefois en chiffrant l’exercice à 30 M$. Ça prend du temps.»
Plan d’action
Le Service de développement économique doit rendre public cette année son plan d’action pour soutenir la vitalité économique de l’artère commerciale du boulevard des Laurentides dans sa portion située au sud du boulevard de la Concorde, dit-il. Ça pourrait, entre autres, passer par un programme de cartes à points pour favoriser l’achat local chez les marchands participants ou encore, comme le propose le Regroupement des commerçants, un programme d’aide financière pour rénover la façade des établissements et leur enseigne commerciale ou verdir leur environnement.
En matière de verdissement, les autorités qui souhaiteraient bien procéder à des plantations doivent composer avec une très faible emprise publique, souligne M. Boyer. «Dans l’état actuel, c’est presque impossible. On n’a pas de plate-bande ni de terre-plein», observe-t-il. À cet égard, il précise qu’au ministère des Transports, où l’on planche sur un réaménagement du boulevard, on est justement à évaluer la possibilité de créer un corridor de verdure en bordure de cette artère fortement minéralisée.
Approche proactive
«Avec l’arrivée du métro [en 2007], la Ville a pensé pendant longtemps qu’une revitalisation du secteur se ferait un peu naturellement, mais elle n’est pas venue. C’est pour ça que depuis quelques années, on prend une approche vraiment plus proactive pour l’encourager», mentionne le numéro 2 d’une administration municipale qui a en fait l’une de ses priorités.
«Ce projet me tient extrêmement à cœur. C’est une des raisons pourquoi je me suis présenté en 2013» – Stéphane Boyer
Et les gestes posés portent fruit, assure celui qui souligne à grands traits l’intérêt que suscite le secteur auprès des promoteurs immobiliers.
«Depuis un an, ça bouge beaucoup au Service de l’urbanisme. On reçoit énormément de demandes d’information et deux trois projets sont à l’étude pour une demande de permis.»
Fort potentiel
Par ailleurs, M. Boyer souligne le très fort potentiel dont jouit le boulevard des Laurentides en termes d’attraction de nouveaux commerçants.
«Dans un rayon d’un kilomètre du métro Cartier, on compte une population de 40 000 habitants. C’est un des secteurs les plus denses à Laval», fait-il valoir avant d’aborder le manque de commerces de proximité à combler.
Une étude POTLOC menée en décembre 2017 auprès de 1800 consommateurs demeurant tout près révèle un renouveau de l’offre commerciale souhaité. La majorité des gens sondés fréquenterait davantage le boulevard des Laurentides si l’offre y était développée et plus diversifiée à la faveur notamment de restaurants, bars, cafés, marchés et boutiques d’alimentation, apprend-on.
«Les commerces de niche à portée régionale ne répondent pas aux besoins quotidiens de la population locale», note l’élu responsable des dossiers économiques au comité exécutif.
Voilà qui laisse entrevoir de belles occasions d’affaires dans les locaux vacants qui bordent ce tronçon que la Ville est à revitaliser.
«Le fait de voir que le quartier bouge, se transforme et s’améliore va encourager les gens à venir s’y installer», soutient-il en évoquant les commerçants, mais aussi les quelque 3000 résidents que la Ville entend accueillir dans la zone de redéveloppement autour de la station Cartier.
Exit la cour municipale
Incidemment, la relocalisation de la cour municipale – élément majeur de la réorganisation de l’entrée de ville – vient de franchir une étape importante.
Au dernier budget, l’administration Demers a dégagé une enveloppe de 20 M$ au programme triennal d’immobilisations (PTI) 2020-2022 en vue de la construction d’un nouvel édifice dans un secteur à être annoncé plus tard.
D’ailleurs, le même sort attend la caserne de pompiers jouxtant le terrain au sud, ce qui porte à 150 000 pieds carrés la superficie à redévelopper dans un secteur hautement stratégique.
«C’est une opportunité à saisir, avait commenté Stéphane Boyer lors de la traditionnelle présentation du budget à la tribune du Midi-Mag de la Chambre de commerce et d’industrie, en décembre. La cour municipale est située près d’un très grand terrain directement à la sortie du métro Cartier [et le terrain qu’elle occupe] pourrait être beaucoup mieux utilisé et générer aussi des retombées fiscales pour la Ville s’il était développé autrement.»
Reste qu’il est encore trop tôt pour définir le développement à venir. «Dans les deux prochaines années, nos efforts seront beaucoup concentrés sur la relocalisation des deux infrastructures municipales», termine M. Boyer tout en assurant qu’il y aura «d’autres consultations publiques avant de décider ce qu’on fait avec cet espace-là.»
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