Ce constat a été révélé, jeudi, dans le quotidien La Presse.
C’est donc dire que dans les établissements ciblés, les détenus, les employés et les visiteurs y consomment de l’eau considérée comme contaminée par Santé Canada.
L’étude en question, obtenue par le biais du Bloc québécois, démontre que c’est au Centre fédéral de formation, à Laval, qu’il importe le plus rapidement d’apporter des correctifs.
En tout, sur les 235 points d’eau échantillonnés entre le 26 janvier et le 26 février 2007, 181 (77 %) ont démontré un taux de contamination supérieur à la norme.
Les résultats démontrent également que ce sont les fontaines qui sont les plus problématiques. Même après avoir laissé couler l’eau pendant cinq minutes, 45 % d’entre elles avaient encore des résultats supérieurs à la norme. «À la lumière des résultats, il est évident qu’il y a une présence de plomb généralisée à la grandeur du Centre fédéral de formation», indique l’étude.
Dans le cas de l’établissement Montée Saint-François, les échantillonnages ont permis de constater une contamination au plomb pour 80 des 155 points d’eau, soit 52 % d’entre eux.
Les résultats de Saint-François démontrent que dans une majorité de cas, le simple fait d’avoir fait couler l’eau pendant 30 secondes a ramené la concentration de plomb sous la norme de 0,01 mg/L. Après ces 30 secondes, seuls 24 des 155 points d’eau excédaient toujours la norme.
Dans un cas comme dans l’autre, l’étude relate que l’eau d’approvisionnement n’est pas en cause, puisqu’on le plomb ne se retrouve pas dans tous les points d’eau. Les résultats de la Ville de Laval, pour les années 2005 et 2006, démontrent d’ailleurs une absence de plomb.
C’est plutôt la plomberie des établissements de détention qui est montrée du doigt par l’étude. «Il y a eu une utilisation presque universelle de composés de plomb pour les raccords et les soudures effectués dans les réseaux de distribution, note-t-on. Il se peut également que les réseaux de distribution et la plomberie, installés avant 1945, soient faits de tuyaux de plomb.»
Mesures
Du côté de Service correctionnel Canada, qui avait commandé l’étude, on relate que ces résultats ont été reçus voilà déjà plusieurs mois, et que depuis, des mesures ont été entreprises pour contrer la présence du plomb dans l’eau.
«Dans certains cas, nous avons déjà remplacé des fontaines, et on exige que l’eau de tous les points d’eau soit purgée cinq minutes, à tous les jours, explique Jean-Yves Roy, gestionnaire aux communications. Nous fournissons aussi des bouteilles d’eau pour les femmes enceintes et les enfants qui rendent des visites dans les établissements concernés. Pour le reste, nous avons mandaté une firme d’experts, qui nous enverra ses recommandations pour des mesures plus permanentes.»
Les effets du plomb
Selon des informations obtenues de Santé Canada, l’exposition prolongée au plomb peut avoir des effets néfastes sur la santé humaine. Les effets sur le système nerveux se traduisent par des symptômes tels que des pertes de mémoire, la fatigue, des maux de tête, des changements de l’humeur et du comportement, la baisse du quotient intellectuel, la diminution de la dextérité et affaiblissement des bras, des jambes, des poignets, des doigts et des chevilles.
L’exposition à de faibles concentrations de plomb pourrait augmenter le risque de lésions ou de maladies rénales, d’hypertension, d’anémie, d’hypospermie et de troubles de la fécondité, ainsi que le risque futur d’ostéoporose chez les enfants exposés.
L’exposition prolongée à des concentrations modérées de plomb augmente le risque de troubles auditifs, digestifs, ainsi que des perturbations immunitaires et hormonales.
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