L’ajout d’une piste cyclable surélevée devant l’église Saint-Noël-Chabanel, dans Saint-François, a causé l’émoi des citoyens du quartier, si bien que deux pétitions distinctes de 450 et 418 signataires ont été présentées à la Ville de Laval par le curé de la paroisse Gérald Dionne.
Celui-ci s’est également fait entendre au conseil municipal le 5 avril.
«En plus de la construire devant l’église, on se fait dire qu’on ne peut plus utiliser l’entrée principale de l’église pour les défunts et célébrations solennelles, a mentionné le curé Dionne. On ne reconnaît plus les valeurs institutionnelles et civiles. Nous comprenons donc qu’une piste cyclable a plus de valeur qu’une église et les gens de notre quartier.»
Cette affirmation a rapidement été réfutée par Stéphane Boyer. «L’idée est évidemment de protéger les enfants qui utilisent la piste cyclable pour aller à l’école [Fleur-Soleil]», a précisé le maire de Laval.
Gérald Dionne estime qu’il aurait dû être consulté en marge des travaux ayant été réalisés devant son église pour qu’il puisse émettre son opinion sur le projet avant sa réalisation en juillet 2021.
Travaux
La nouvelle piste cyclable surélevée se trouve sur la montée du Moulin, entre l’avenue Robert et la rue Ducharme. Elle permet ainsi aux élèves de l’école primaire adjacente à l’église de s’y rendre de façon plus sécuritaire.
«Ce tracé figurait dans le plan initial élaboré en 2019, confirme Myriam Legault, porte-parole de la Ville de Laval dans ce dossier. Soulignons que les citoyens ont également été informés de cet aménagement.»
Dans un avis aux citoyens daté du 15 juin 2021, on lit effectivement que les travaux devaient toucher l’ensemble de cette zone dans les semaines suivantes.
L’un des principaux problèmes soulevés par le curé Dionne est l’incapacité à stationner des véhicules à l’avant du bâtiment depuis cette nouvelle configuration. Il devient ainsi difficile de tenir adéquatement des cérémonies de décès ou mariage avec un cortège de voitures.
«Si nous utilisons la sortie de la rue de l’Église, il va falloir faire le tour du bloc […] pour revenir sur la montée du Moulin, soulignait le citoyen Denis Gagné lors de l’assemblée du 5 avril. Ça n’a aucun sens. C’était beaucoup mieux avant en faisant tout au même endroit.»
Notons toutefois qu’une piste cyclable se trouvait déjà à l’avant de l’église avant les travaux de surélévation. Bien que certains contournaient le règlement, il était ainsi déjà interdit de se stationner à cet endroit, puisque le Code de la sécurité routière stipule qu’on ne peut immobiliser un véhicule dans une piste cyclable.
Solutions
La Ville de Laval avait déjà tenté de trouver un terrain d’entente avec le curé Dionne. Elle avait émise trois plans qui permettaient à l’église de se doter d’un débarcadère.
L’un d’entre eux proposait d’installer le tout à l’intersection de la montée du Moulin et rue de l’Église. L’entrée se trouvait sur cette dernière, puis les gens pouvaient quitter l’endroit en passant par la rue principale. Un mini-stationnement devant le parvis de l’église a aussi été envisagé.
Le projet le plus intéressant était toutefois de créer un débarcadère arrondi dont l’entrée et la sortie se retrouvaient sur la montée du Moulin.
«Il ne fait aucun doute que la Ville est en mode solution, assure Alexandre Banville, au cabinet du maire. Nous avons proposé à M. Dionne d’aménager un débarcadère devant l’institution afin de répondre à leurs besoins. Ce dernier avait choisi [cette option], mais s’est finalement rétracté par la suite.»
La suite
Malgré tout, la Ville demeure ouverte à revoir la configuration actuelle.
Au cours de l’assemblée du 5 avril, la conseillère municipale de Saint-François, Isabelle Piché, estimait nécessaire de tenir une rencontre en compagnie du service de l’ingénierie et la direction générale. Le cabinet de l’Opposition confirme que celle-ci a déjà eu lieu.
M. Banville précise quant à lui que le contact a été établi avec le curé Dionne pour les prochaines étapes. Une rencontre devrait se tenir avec toutes les parties concernées pour tenter de trouver un terrain d’entente.
«Dans tous les cas, notre intention était d’améliorer la sécurité dans le secteur, dont celle des jeunes étudiants qui passent quotidiennement par là pour se rendre à l’école d’à côté», conclut-il.