Accompagnées de leur mascotte Marelle, elles ont marché sous escorte policière du Holiday Inn jusqu’au Carrefour Laval durant l’heure du dîner. Elles ont distribué des dépliants stipulant qu’elles sont là pour préparer l’avenir.
«L’éducation, ça commence tout petit dans les services de garde, rapporte Kathleen Courville, présidente de la FIPEQ-CSQ. Nous préparons l’avenir. Choisir un service de garde reconnu, régi et subventionné, c’est choisir un milieu sécuritaire qui doit répondre à des normes de qualité où l’on retrouve des éducatrices et responsables formées. Les enfants suivent un programme éducatif qui favorise leur apprentissage en plus d’avoir accès à des ressources professionnelles et spécialisées selon leurs besoins.»
Plaintes plus nombreuses au privé
Mme Courville rappelle que les services de garde privés ne sont pas soumis aux mêmes exigences de qualité que les services de garde du réseau public.
«Les services de garde reconnus doivent respecter de nombreuses normes, ce qui n’est pas le cas des services de garde privés. Ces derniers n’ont pas à se soumettre à un contrôle aussi exigeant, ce qui se traduit d’ailleurs par un nombre de plaintes beaucoup plus élevé dans le secteur privé que dans le réseau public.»
Démantelement du réseau?
La FIPEQ-CSQ a accusé le gouvernement du Québec de vouloir démanteler le réseau des garderies publiques au profit du privé.
La présidente estime que le virage vers le privé se fait au détriment des familles, les garderies non subventionnées offrant moins de services et ne répondant pas aux mêmes normes de qualité.
Depuis 2009, le nombre de places en garderies non subventionnées a littéralement explosé, passant de moins de 7000 à 52 000 au mois de mars.
«Cette hausse est due à la bonification des crédits d’impôt accordés aux parents qui placent leurs enfants en garderie non subventionnée et qui varient en fonction des revenus. Ces crédits d’impôt ont coûté 589 M$ au gouvernement l’an dernier. Cela favorise la privatisation», souligne Mme Courville, qui croit que ces fonds devraient être investis dans le réseau public, où le nombre de places a peu augmenté.
Attitude déplorable
La présidente déplore d’ailleurs l’attitude du gouvernement qui attribue des crédits d’impôt pour frais de garde en garderie privée, encourageant un réseau parallèle où les parents ne sont pas assurés de recevoir la même qualité de services pour leurs enfants.
«La façon de faire du gouvernement donne faussement l’impression aux parents que les services de garde offerts dans le secteur privé sont équivalents à ceux du secteur public. Ce n’est clairement pas le cas et une manifestation comme celle d’aujourd’hui vise à le rappeler à la populatio. Nous souhaitons passer un message clair au gouvernement qu’il doit investir dans le réseau des garderies publiques, qui est contrôlé et régi», ajoute-t-elle.
«Notre réseau a fait face à des compressions de 74 M $ cette année et à une modulation des tarifs qui va se traduire par une hausse des impôts pour plusieurs parents», conclut-elle.
D’autres manifestations auront lieu dans un avenir rapproché.