L’entreprise sœur des Autobus Galland, Les Autobus Duplessis, a fait l’acquisition de ce véhicule et, le 13 avril au matin, Gaétan Faubert, un chauffeur de 37 ans d’expérience, a pris le volant pour faire un tour aux invités et à l’auteur de ces lignes, dans le cadre d’un point de presse tenu à bord de ce véhicule.
Michel Galland, chef de la direction chez Autobus Galland, a expliqué son choix et présenté son nouveau bébé.
«Les véhicules électriques m’intéressent depuis un bout de temps. J’attendais simplement le bon moment. Je voulais un autobus fiable et performant à la fois», a-t-il dit en affirmant qu’il a déjà réservé sa Tesla, comme des milliers de consommateurs.
«Nous plaçons le développement durable au cœur de notre mission et l’achat de ce véhicule découle en ce sens. Les pétrolières nous tiennent à la gorge. Nous sommes ouverts à d’autres produits, d’autres solutions. L’achat d’un tel véhicule est un incontournable», a-t-il poursuivi.
La virée d’une heure et trente minutes s’est faite sans autre bruit que celui des conversations des passagers, de la compression à air des freins et de la suspension.
Économie?
L’autobus électrique coûte plus de 275 000 $, soit plus de deux fois le prix qu’un tel véhicule au diesel. Camille Chartrand, d’Autobus Lion le manufacturier, affirme que les économies de carburant et d’entretien sont considérables.
«C’est un véhicule qui coûte 15 000 $ de moins à opérer qu’un véhicule diesel.»
Autobus Galland a reçu une subvention du gouvernement de 125 000 $.
L’autonomie de la batterie permet à l’autobus de parcourir jusqu’à 120 kilomètres avec une seule charge. Près de cinq heures sont nécessaires pour recharger la batterie. Un tel véhicule compte quatre batteries, dont le coût total est de 55 000 $.
«La majorité des routes scolaires ont moins de 60 kilomètres et on a le temps de recharger entre les routes», a précisé M. Galland.
Par ailleurs, il s’est dit sceptique quant au retour sur l’investissement. «J’ai le souci de l’environnement et une appréhension envers les pétrolières. J’espère que les manufacturiers disent vrais. Je préfère investir dans Hydro-Québec, une entreprise de chez-nous.»
Pas une grosse différence
Quelle est la différence entre l’autobus au diesel et électrique? M. Chartrand avoue qu’il n’y en a pas beaucoup. «La différence est aux niveaux économique et écologique. Il y a aussi le bleu que l’on retrouve sur les pare-chocs avant et arrière, afin d’aviser les premiers secours qu’il s’agit d’un véhicule électrique. C’est une question de sécurité.»
Trop silencieux
De 0 à 30 km/h, l’autobus a la même signature sonore que le métro de Montréal. L’autobus est tellement silencieux qu’il posait au départ certains problèmes de sécurité.
«On lui a fait émettre un bruit, car on pensait qu’il pouvait y avoir un danger. On voulait que les enfants sur la rue puissent l’entendre comme il faut», a fait savoir Camille Chartrand.
Ce dernier estime qu’il existe une demande pour ce type de véhicule, notamment aux États-Unis. «On commence à vendre en Californie dans quelques mois. Il n’y a pas une semaine qui passe sans que l’on reçoive un appel de la Californie. Ces autobus devraient avoir l’air climatisé.»
Les autobus électriques du fabricant Lion ont été les premiers à prendre la route en Amérique du Nord pour le transport scolaire. Outre les deux qui font le parcours à Laval, il y en a cinq autres sur la route, notamment à Saint-Georges-de-Beauce et dans la région de Montréal.
Jean-Pierre Aubin, directeur général de la CSDL, a apprécié le trajet. «Je trouve formidable que les transporteurs prennent cette direction-là. C’est cohérant avec les valeurs de l’éducation.»
Adoré des chauffeurs et des enfants
Gaétan Faubert est un des deux chauffeurs à avoir suivi une formation pour conduire ce genre de véhicule.
«Le seul bruit que l’on entend après le démarrage, c’est celui de la pompe de la servodirection», a indiqué M. Faubert, qui a dû s’habituer au freinage plus sensible.
«J’adore la sensation de conduite, mais il ne faut pas mettre le pied au fond, a-t-il poursuivi. En levant le pied de l’accélérateur, le freinage automatique s’enclenche. Il faut appuyer doucement sur la pédale de frein, sinon le freinage sera trop brusque.»
Les conducteurs ont remarqué que les élèves ne jetaient plus de papiers par terre, étant davantage respectueux de l’environnement.
Écoliers plus bruyants
Sans conteste, M. Faubert a constaté que les élèves étaient plus bruyants. «On entend tout. Il n’y a plus ce bruit infernal du moteur», a-t-il dit en riant.
Si les écoliers ont été étonnés lorsque l’autobus électrique est venu les prendre à leur arrêt habituel, ils sont unanimes: «Les enfants adorent cet autobus.»