L’obligation d’acheter un permis de 15 $ renouvelable annuellement dès le 1er avril suscite beaucoup de mécontentement.
«M. Le maire! Je vais payer les 15 $ mais c’est quoi le service que tu vas m’offrir en échange de cet argent?? Me permettre de garder mon chat??» demande Amal Ar sur notre page Facebook. «C’est encore une arnaque pour aller chercher plus d’agent dans nos poches. Allez donc récupérer l’argent des citoyens de Laval auprès des amis de Gilles Vaillancourt et tous ses amis de la construction», écrit Guy Dupuis. «Et pour les hamsters tant qu’à y être….», ironise Cloud-Rabbit Slim.
Les amendes que les propriétaires d’animaux pourraient devoir payer si leur chat ou chien s’aventure chez les voisins inquiètent également des Lavallois. «Pour les chats? wow… ça sent la guerre des voisins», mentionne Véronique Poirier. «Y aura plus personne propriétaire d’un chat dehors !!! Ridicule», dénonce Jean-Marc Poirier.
Finalement, l’obligation de stériliser, micropucer et faire vacciner chien et chat à partir du 1er janvier 2018 a également soulevé l’ire d’internautes. «Les animaux de compagnie seront réservés aux riches de Laval. Micropuces pour les chats, vaccin obligatoire même quand le chat ne sort pas dehors et est stérilisé», réagit Carole Lizée. «[…] Également tout à fait en désaccord avec les micropuces. Les taxes que nous payons devraient suffire», fait savoir Monique Lacasse.
Dénoncée… mais aussi applaudie
Si plusieurs ont déploré cette réglementation, qui reste à être adoptée au prochain conseil municipal, d’autres applaudissent l’action de la Ville, comme Marie-Line Duhamel. «Moi je suis pour la stérilisation obligatoire des animaux… ça va en faire moins qui sont abandonnés…», dit-elle.
«Enfin une gestion animalière à Laval, souligne Valérie Lefrançois. Félicitations pour la stérilisation. La micropuce permettra aux propriétaires de retrouver facilement leur chat si celui-ci se perd et se fait scanner.» Quant à Vicky L.-Kearney, elle se dit totalement en accord avec cette politique, tout comme Mario Charron qui invoque la question de justice pour tous, puisque les propriétaires de chiens doivent déjà débourser pour une médaille.
Laval veut être un leader
Interrogée sur la réaction face à cette réglementation, l’élue de Concorde-Bois-de-Boulogne et responsable du dossier de la gestion animalière à Laval, Sandra Desmeules, a indiqué avoir reçu de nombreux courriels de félicitations de la part de citoyens.
«Nous avons également eu des messages d’experts, de la SPCA et de Johanne Tassé, la fondatrice et directrice générale des centres d’adoption d’animaux de compagnie du Québec. Des gens qui ont des refuges sont aussi très contents pour la stérilisation. On nous dit que nous sommes un exemple pour le Québec», mentionne Mme Desmeules.
Cette dernière fait état de la problématique des chats errants sur le territoire lavallois. «Il y a une colonie de chats qui ne sont pas stérilisés ou vaccinés. Ça devient maintenant une problématique de santé humaine et c’est vrai dans toutes les villes. La médaille permettra de retrouver un animal perdu, mais aussi d’avoir une base de données.»
Une grande campagne d’information sera mise en branle prochainement afin de mieux informer les propriétaires d’animaux. La Ville planche également sur un projet de site Web, où les résidents pourront acheter et renouveler la médaille en ligne, évitant ainsi les déplacements.
«Je suis très fière de cette nouvelle réglementation. Laval veut devenir un leader en gestion animale et on tient à ce que tout soit fait de manière éthique et humaine», ajoute Sandra Desmeules. Et sur le sujet du futur centre animalier, la conseillère a déclaré que la première pelletée de terre était prévue en 2017 sur le site choisi, rue Maurice-Cullen, dans le parc industriel de l’autoroute 25.
«M. Demers comprend que les gens soient plus ou moins réceptifs, parce qu’on leur demande de payer pour quelque chose, indique pour sa part François Brochu, porte-parole du cabinet du maire. Mais la gestion animalière entraîne un énorme coût et de cette façon, les citoyens vont contribuer équitablement. Ce sera une juste part pour tout le monde.»