En rentrant chez elle, le 3 mars, Manon Pageau s’est heurtée à une montagne de glace obstruant complètement son entrée. Si l’avenue Bizet avait été déglacée, l’accès à sa maison est depuis compromise.
«Il faut que j’enjambe la glace pour atteindre ma porte, explique-t-elle. Je ne peux pas utiliser mon entrée de garage parce que la glace fondue a transformé celle-ci en patinoire. Ma voiture ne pourrait pas en sortir.»
Dès le 5 mars, la résidente de Chomedey a appelé le 311 et ouvert un dossier. Le lendemain, elle s’est fait dire qu’un véhicule a évalué la situation et qu’il était de son ressort de dégager l’amas glacé.
«J’ai pourtant bien expliqué qu’il s’agit du trottoir et de la rue, pas de mon terrain, défend-elle. C’est inacceptable. Faut-il que j’apporte un morceau à l’hôtel de ville pour plaider ma cause?»
Stationnement
Le conseiller municipal de Renaud, Aram Elagoz, également rejoint par Mme Pageau, assure qu’il s’agit d’un problème de communication. «Avec la glace, ce n’est pas sa responsabilité, précise-t-il. Le dossier a été ouvert. Ça va se régler rapidement.»
«Avec mes deux petits bras, je suis censée faire ce qu’une charrue pourrait faire en quelques minutes.»
– Manon Pageau
Selon lui, de nouvelles directives en matière de déneigement devraient faciliter les prochaines opérations. «L’idée est d’enlever immédiatement ou le plus rapidement possible la glace brisée, selon le stationnement alternatif», d’ajouter celui qui a rencontré la Lavalloise à son domicile.
Sur ce côté de rue, les pancartes interdisent le stationnement pendant quelques heures les mardis et jeudis. Le cycle étant déjà terminé, il aurait fallu attendre le suivant.
Selon la Ville, le problème a finalement été réglé le 9 mars.
Dangers
La citoyenne admet ne jamais avoir vécu une telle situation pendant ses 13 années à Laval. «C’est la première fois que j’ai de tels problèmes, soutient-elle. Je n’ai pas vu de ramasseurs avant la mi-janvier.»
Si la situation ne l’empêche pas de se rendre au travail, elle craint cependant pour sa santé. «Heureusement, je n’ai pas 80 ans comme certains vivant sur ma rue, mais je risquais à chaque fois une blessure», déplore-t-elle.
Rue de Deschambault
Dans Duvernay, le 4 mars, c’est moins de glace mais près de 12 pieds de neige qui attendaient Yvon Dufort, 79 ans. «Il fallait être prudent, indique-t-il. Certaines personnes ne pouvaient rentrer chez eux.»
Son appel au 311 a été infructueux, étant donné le nombre de demandes trop important. «J’ai ensuite appelé la conseillère Christiane Yoakim», ajoute-t-il. Mme Yoakim n’a pas retourné notre appel.
Le plus surprenant pour celui qui habite Laval depuis près de 50 ans, c’est que les rues avoisinantes ne subissent pas le même traitement. «Ils ont mis la neige dans des camions pour l’amener ailleurs, explique-t-il. Pourquoi est-ce différent sur la rue de Deschambault?»